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êtes pour votre oncle, il fera plutôt la paix et à l’honneur de votre oncle (1). »

Le comte Philippe, atteint d’hydropisie, sentait à son tour venir ses derniers moments. Le 23 octobre 1284, à Roussillon-en-Bugey, il règle sa succession. Se souvenant que sa nièce Éléonore et son neveu Édouard, le roi d’Angleterre, l'ont souvent prié de prévenir les dangers qui menaceraient la Savoie s’il laissait quelque chose dans l'incertitude et s’il ne désignait pas un successeur mâle, il déclare qu’il en remet le choix entre les mains d’Éléonore et d’Édouard et leur donne le droit de trancher toutes les questions qui s’élèveraient à ce sujet entre ses neveux. Le 10 août 1285, à la Rochette, il charge encore le roi d’Angleterre et sa mère d’ordonner de tout ce qui regarde le salut de son âme, le paiement de ses dettes et de ses legs, les récompenses à ses familiers et serviteurs et le soin d’achever l’hospice de Montmélian dont il a commencé la construction. C’est pourquoi il leur donne tous ses biens meubles et immeubles ; et, pour les aider dans l’exécution de ses volontés, il leur envoie l’évêque d’Aoste {Nicolas de Bersatoribus) en qui, dans toutes ses affaires, il a cru comme à lui-même, et à qui il les engage de se confier complètement.

(1) Lettres de Rois, Reines, etc., p. 306. La comtesse Alix, qui avait eu douze enfants de son premier mariage, n'en eut pas du second.