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charte de donation aux Chartreux faite par lui à Yenne, en octobre 1285 (1). Cependant il paraît qu’il se produisit quelques difficultés qui furent aplanies par les soins de l'envoyé du roi. Amé écrivit de Belley, le 12 avril suivant, au roi d’Angleterre une lettre empreinte de la plus vive reconnaissance et où il lui signale les services que lui a rendus Jean de Lasci, son clerc, envoyé en Savoie pour traiter l’affaire de la succession (2).

La reine Éléonore et la reine Marguerite survécurent assez longtemps à Henri III et à Saint-Louis. Elles occupèrent leur veuvage à revendiquer auprès de leurs fils et de leurs parents les droits qu’elles prétendaient posséder sur la Provence contre Charles d’Anjou (3). Éléonore écrit à son fils, le roi d’Angleterre (vers 1275) : « Sachez, doux fils, qu’il se traite d’un mariage entre le fils (le petit-fils) du roi de Sicile et la fille du roi d’Allemagne. Si cette alliance a lieu nous pourrions être dépouillée du droit que nous avons sur le quart de la Provence, ce qui serait à notre grand détriment et au vôtre. Veuillez donc écrire audit roi d’Allemagne que, puisque la Provence

(1) Annales cartusienses ; IV, p. 376.

(2) Wurstembergeb ; IV, n" 867, 868, 869.

(3) Charles d’Anjou était veuf de Béatrix de Provence depuis le mois de juillet 1267 ; il avait épousé, en secondes noces, Marguerite de Nevers, le 16 novembre 1268.