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Pierre fut chevalier de l'ordre de la Jarretière qui ne fut créé qu’au siècle suivant par son neveu Édouard (1314).

Paradin (Chroniques de Savoie, col. 174), à propos du mariage de Philippe de Savoie, rapporte que Tl'archevêque alla en Italie où Clément IV, son oncle, le fit gonfalonier de l'Église pour combattre Conradin, qu’après la défaite du petit-fils de Frédéric II et après qu’il eut la « teste couppée », le pape voulut que Philippe chantast et célébrast messe, lui promettant de le faire cardinal. Philippe refusa « si la simple tonsure ne suffisait, se vêtit d’habits séculiers à robes courtes et ainsi demeura aucuns jours à Rome faisant festes et grand triomphe et partit avec son neveu Amé et allèrent prendre congé de leur oncle le pape. »

Rien de cela n’est exact. Clément IV, Guy, dit de Saint-Gilles, n’avait aucun lien de parenté avec les princes de Savoie. Conradin fut vaincu par Charles d’Anjou à la bataille du Salto, fin d’août 1268 ; il fut décapité le 29 octobre suivant, à Naples, sous les yeux de son féroce vainqueur. A cette époque, juin, août, septembre 1268, Philippe était en Savoie, à Aoste, à Berne (1). Le pape qui mourut un mois après Conradin, ne put, en septembre, offrir le cardinalat à Philippe déjà marié depuis plus d’un an !

(1) WuRSTEMBERGER, IV, n" 758, 765, 769 ; Lettres de RoîSy I, p. 385. De Cherrier, ouvr. cité, III, p. 266, 278.