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comme le général en chef de la milice papale et le gardien puissant de la paix pendant la célébration du concile » (1).

Le pape le récompensa largement en le faisant élire archevêque de la ville de Lyon, bien qu’il ne fut que simple clerc, et tout en conservant la commende ou procuration de l'évêché de Valence, ainsi que la prévôté de Bruges et de nombreux bénéfices en Flandre et en Angleterre. Philippe parait avoir remplacé le vieil et maladif archevêque Aimery, quelques jours avant l’excommunication de Frédéric II, du 12 au 16 juillet 1245.

Philippe était, dit M. Élie Berger, « membre de cette puissante dynastie de Savoie qui, dès lors, avait mis au service de sa cupidité une politique dénuée de scrupules, frère du comte Amédée IV, de Thomas, comte de Flandre, du célèbre Pierre de Savoie, du non moins fameux Boniface, archevêque de Cantorbéry, des comtesses Béatrix de Provence et Marguerite de Kibourg, aussi avide, aussi intrigant et presque aussi puissant que ses frères (2) ». Le savant écrivain est bien sévère. Les princes de Savoie étaient de leur temps où, sans scrupules, le forts dévoraient les faibles, habitude qui n’a fait qu’empirer aux siècles suivants. Où voit-on alors des scrupules, si ce n’est chez saint Louis, et où en trouvera-t-on plus tard ? Quels furent, par exemple, les scrupules d’Innocent IV dans l’affaire

(1) Mathieu Paris, VI, 57.

(2) Berger ; Introd. citée, p. lxix et suivantes.