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attaché et sur qu’il tiendra ce qui en sera fait par moi ou par autre à mon conseil » (1).

Raymond Bérenger qui, pendant le concile, s’était rendu à Lyon, mourut le 19 août, à Aix, presque aussitôt après son retour (2). Il avait, dans son testament du 20 juin 1238, légué son royaume de Provence à sa quatrième fille, en lui imposant simplement la charge de payer, à ses deux sœurs aînées, la somme de dix mille marcs et de cinq mille seulement à Sancie. De telles dispositions devaient déplaire aux maris de celles-ci. Aussi, le prince provençal avait-il cherché à donner à Béatrix un époux assez puissant pour les faire respecter. C’était Raymond VII, comte de Toulouse qui, on l'a vu, assista aussi au concile. Tous les deux avaient obtenu l’assentiment du pape, et déjà le mariage de Raymond VII avec Marguerite de Lusignan avait été annulé à la suite d’une enquête confiée par Innocent au cardinal Octavien ; mais Raymond n’avait pas encore obtenu la confirmation de la sentence (3) ni surtout

(1) GuiCHENON, Hist, gènéalog. de Savoie, IV, p. 91.

(2) Le pape adressa, le 23 août 1245, une bulle de condoléance à sa veuve Béatrix (Gibrario e Promis ; Doc. e Sigilli, p. 148). En mars précédent, le pape avait envoyé la rose d’or à Raymond Bérenger.

(3) Elle fut donnée le 25 septembre. À ce moment, septembre-octobre, Conrad, fils de Frédéric II, faisait une tentative en Provence pour épouser lui-même Béatrix (Berger ; intr. citée p. civ). De son côté, le roi d’Aragon avait pensé à obtenir pour son fils la main de la riche héritière.