Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

77

cent accueillit favorablement la demande et par bulles du 27 octobre 1249, désigna les deux prélats pour l’examiner. Le 19 mars 1251, dans la cathédrale de Sens, Pierre d’Aigueblanche, agissant avec l’autorité papale, prononça une sentence par laquelle, après avoir constaté que Jeanne, bien que citée régulièrement, n’avait pas comparu, il déclara nulles les fiançailles d’Henri et de Jeanne et proclama la validité du mariage du roi avec Éléonore (1).

Pendant ce temps, le roi de France était parti pour la croisade. Après avoir eu à Lyon avec le pape une entrevue et des entretiens dont on ne connaît pas les détails, il s’était embarqué le 25 août 1248 à Aigues-Mortes. Le franciscain Salimbene dit de Louis IX à ce moment : « le roi était frêle et mince, assez maigre et grand. Il avait un visage d’ange, une gracieuse figure ». Son frère Alphonse paraissait comme lui débile et impropre au métier des armes. Robert et Charles, au contraire, étaient robustes, belliqueux et vaillants (2).

Boniface, après être resté fort longtemps auprès du pape, rentra en Angleterre pour se faire installer dans ses fonctions d’archevêque-primat. La

(1) WuRSTEMBERGER ; IV, n" 242 et 269.

(2) Berger ; Introd, citée, p. ccxxix. Il semble bien certain que cette entrevue de Louis avec Innocent IV fut la seconde, et qu’il n’y avait eu auparavant que celle de novembre-décembre 1245. La faiblesse apparente de Louis IX ne l’empêcha pas de se montrer héroïque en Égypte.