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Les moines de Saint-Barthélémy se résignèrent, mais les évêques et les abbés « amassèrent de l’argent pour suffire aux dépenses à faire en Cour romaine, sachant bien que quand l’argent intervient, elle incline d’un côté et d’un autre comme un roseau agité par le vent (1) ».

Les abbés eurent gain de cause, car, par une bulle du 27 septembre 1250, le pape décida que la sentence d’excommunication serait regardée comme nulle (2). Boniface n’en continua pas moins d’affirmer son droit de Visitation. La dispute entre évêques et abbés ou prieurs n’était pas nouvelle ; elle ne devait prendre fin dans nos pays qu’avec la disparition des abbayes.

En novembre 1250, Boniface reçut une lettre de Hugues, général des Chartreux. Ce supérieur y rappelle que lorsque le jeune prince quitta avec des larmes la chartreuse (de Portes) où il vivait et où il avait posé de si hauts fondements de vertu (tantum posueratisfundamentum virtuiis), il lui laissa, à lui humble procureur du couvent, le livre de Grégoire Moralium. Il prie pour qu’il imite les vertus de saint Édouard dont il a les miracles sous les yeux, celles du saint évêque de Lincoln, Hugon, et lui rappelle que ceux-ci ont changé la superbe

(1) Math. Paris, VII, 132, 134. Dans les temps modernes, on se plaisait,à Rome, à recommander aux solliciteurs de fréquenter beaucoup la via Longa et la via Giulia, c’està-dire d’avoir patience et argent.

(2) Math. Paris, VII, 136, et Addition XVII