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Page:Mugnier - Les Savoyards en Angleterre au XIIIe siècle et Pierre d’Aigueblanche évêque d’Héreford.djvu/92

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suite de pourparlers secrets, il fait absoudre Thomas de Savoie de l'excommunication qu’il avait encourue pour avoir fait diverses entreprises contre l'archevêque de Turin et, surtout, pour avoir soutenu Frédéric II (1). Bien plus, il lui accorde en mariage sa nièce Béatrix, sœur du cardinal qui, plus tard, fut pape quelques jours sous le nom d’Adrien V, ce qui fît dire à Mathieu Paris qu’en un jour, Thomas, de fils de colère qu’il était, devint un fils de grâce et un vase d’élection.

Le mariage de Thomas fut vraisemblablement convenu dans une entrevue avec le pape, à Alexandrie ou à Verceil, lorsqu’il regagnait les États de l’Église, au commencement de juillet. Innocent avait ordonné que les revenus de la pension que Thomas retirait de Flandre fussent retenus ; après la réconciliation il prescrivit qu’on les lui payât. C’est à l’aide de cette ressource, peut-être aussi au moyen de sommes confisquées, au nom du souverain pontife, dans les provinces ecclésiastiques de Besançon jusqu’à Arles et que le pape chargea les évêques de Sisteron et de Belley de remettre à Thomas, que celui-ci put subvenir aux frais de son mariage (2).

(1) Dans Carutti, Reg. Comitum Sah., cette charte est datée de Pérouse, le 23 mai, d’après Bulles pontificales, fasc. I, n°23 des Archives de Turin. Il paraît certain qu’Innocent était encore à Gênes au mois de juin ; il n’avait donc pu être à Pérouse en mai.

(2) Le 3 juillet, Thomas conclut, avec l’évêque de Turin, un accord au Pont-de-la-Sture, en Piémont ; il donne cinq