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Madame de Warens


à ses sœurs Louise et Violante qui habitaient le petit domaine du Basset[1]. L’enfant resta avec ses tantes, presque sans interruption, jusqu’à la fin de 1708, époque à laquelle Louise mourut. Elle revint alors près de son père qu’elle perdit en octobre 1709.

Mademoiselle de La Tour passa quelque temps auprès de sa belle-mère, tantôt à la campagne , tantôt à Vevey. Mise ensuite en pension dans cette ville chez M. Magny, un piétiste célèbre du pays vaudois, elle en sortit pour aller à Lausanne chez mademoiselle Grespin, où elle resta dix-huit mois. Elle y reçut, outre l’instruction ordinaire donnée dans ce temps aux jeunes filles, des leçons de danse, de musique et de chant.

Au commencement de 1713, alors qu’elle n’avait pas encore quatorze ans[2], Sébastien-Isaac de Loys, fils de Jean-Baptiste de Loys,

  1. La maison était des plus modestes ; elle n’avait pour tout agrément qu’une galerie au midi, bien ensoleillée et d’où le regard s’étendait sur un vaste paysage avec le lac à travers les arbres. Cette maison qui était en ruine depuis quelque temps a été démolie en mars 1889 par le propriétaire.
  2. Divers écrivains, ne pouvant admettre que mademoiselle de La Tour se fût mariée si jeune, ont cru que l’année 1713 avait été indiquée par erreur et ont placé le mariage en 1723; oubliant que les filles pouvaient se mariera l’âge de douze ans.