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ET JEAN-JACQUES ROUSSEAU.

seigneur de Villardin, la demanda en mariage et obtint sa main qui ne paraît pas, quoi qu’on en ait dit, lui avoir été disputée par d’autres prétendants. Le contrat fut passé le 22 mars 1713 ; mais le mariage fut retardé par l’opposition de Gamaliel de La Tour, oncle de la future et l’un des deux tuteurs que son père lui avait nommés dans son testament ; l’union des époux n’eut lieu que le 22 septembre. La dot de mademoiselle de La Tour fut de trente mille francs.

Le mari était né à Lausanne, le 28 juillet 1688. Après avoir servi le duc de Savoie de 1701 à 1705 en qualité d’enseigne dans le régiment suisse de Portes, il avait passé au service de la Suède et fait la guerre contre les Russes. Rentré à Lausanne en 1708, il y était, depuis 1712, capitaine d’une compagnie d’élection au service de Berne.

L’enfance de madame de Warens avait été attristée par des deuils presque continuels ; elle l’avait passée dans diverses maisons où la vie était sérieuse, presque rigide. Cela n’a pas empêché un écrivain de dire :

Madame de Warens faisait, avant son mariage,