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Madame de Warens

les délices de toutes les personnes du voisinage par son esprit de gaieté et par les fêtes qu’elle donnait. Sa maison était, dans les beaux jours de dimanche, le rendez-vous de tout ce qu’il y avait dans les environs de plus aimable et de meilleure société. Une musique champêtre, des danses, des jeux, des promenades, des goûters où l’on offrait des fruits, de la crème, des gâteaux, etc., y étaient fréquemment répétés[1].

Tout cela est de pure fantaisie. Les lois bernoises interdisaient la danse le dimanche et mademoiselle de La Tour, fillette de huit à dix ans, ne pouvait pas faire les honneurs d’une maison qui n’était pas la sienne.

M. de Warens[2] et sa femme restèrent longtemps à Lausanne où le mari obtint diverses charges municipales. En 1724, ils vinrent se fixer à Vevey. M. de Warens y gravit rapidement aussi les degrés de la hiérarchie locale. Il est possible qu’à Lausanne et à Vevey madame de Warens ait donné ces fêtes qu’on lui attribue dans ses années de jeune fille. Elle

  1. Notices d’utilité publique, Lausanne, 1807 ; citées par MM. A. de Montet et Ritter.
  2. Sébastien-Isaac de Loys avait pris ce nom à raison de la seigneurie du village de Warens que son père devait lui céder et à qui il avait dû intenter un procès pour obtenir.