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au Brésil et aux Antilles, sur le brick le Hussard. En 1817, il servait à bord de la corvette l’Espérance, qui tint trois ans la station du Levant, et fut nommé enseigne.

De 1819 à 1824 il fut officier de manœuvres sur le Conquérant, le Foudroyant, et sur la frégate la Diane.

En 1824, il fit une laborieuse campagne dans la mer du Sud, à bord de la Diligente,> et contribua à la pris.e du pirate célèbre la Quintanilla. Au retour, il fut fait lieutenant de vaisseau, et embarqué sur le Breslaiv comme officier de manœuvre.

En 1827, c’est le Breslaw qui, à Navarin, dégagea l’amiral russe, força le vaisseau qui combattait l’Albion de couper ses câbles et de se jeter à la côte, et fit couler la frégate que montait l’amiral turc et une autre frégate. Bruat fut décoré pour sa conduite dans cette action. L’année suivante il obiint le commandement du brick la Silène, ce fut sur ce brick qu’il alla croiser jusque sous les forts d’Alger, et exécuter de nombreuses prises en vue du port. Ce fut aussi alors qu’en suivant le commandant d’Assigny, qui montait le brick l’Aventure, il fit naufrage sur les côtes d’Afrique. Sur 200 hommes de l’équipage français 110 furent massacrés. Le reste ne fut sauvé que par le dévouement et l’énergie des deux capitaines.

Bruat, prisonnier à Alger, fit passer h l’amiral Duperré une note sur l’état de la place. Cet acte patriotique l’exposait aux plus grands dangers.

Depuis 1830, la carrière militaire du capitaine Bruat fut des plus actives. Il fut attaché à la station de Lisbonne. C’est dans le Tage qu’en mai 1838 il reçut sa nomination de capitaine de vaisseau, et passa sous les ordres de l’amiral Lalande à bord de l’/éna, et devint son capitaine

de pavillon. C’est en cette qualité qu’il commanda ce vaisseau de 92 canons et fit la belle campagne du Levant.

De l’Iéna, il passa sur le Triton sous l’amiral Hugon, le quitta en juillet 1841, et fit partie du conseil des travaux de la marine à Toulon.

Il a été appelé, en 1843, au gouvernement des îles Marquises et au commandement de la subdivision navale.

BRUEYS (FRANÇOIS-PAUL, comte de)

était lieutenant de la marine royale, au commencement de larévolution. Quoique noble, iln’émigra pas, et, enl772, il eut le commandement d’un vaisseau qui fit partie de l’escadre conduite par l’amiral Tru-guet su ries côtes de Naples et de Sardaigne. Forcé de quitter sa place, comme noble, il fut rappelé sous le ministère de Tru-guet, qui lui donna l’ordre d’aller croiser dans l’Adriatique. La paix était conclue lorsqu’il arriva à Venise ; il fit voile pour les iles Ioniennes, et fut obligé, pour y vivre pendant une longue station, d’avoir recours à Ali-Pacha. La campagne d’Égypte ayant été résolue, Brueys reçut le commandement de la flotte qui devait porter l’armée. Il réussit à tromper les Anglais qui voulaient lui disputer le passage, et arriva heureusement dans la rade d’Aboukir. Aussitôt après le débarquement des troupes, il aurait dû ou entrer dansleport d’Alexandrie, ou retourner sans perdre de temps en France, à Malte ou à Corfou. Il n’en fit rien et s’embossa pour attendre les Anglais. Nelson jugea du premier coup d’œil qu’il pouvait séparer les vaisseaux français ; il passa audacieusement entre le rivage et la flotte, et plaça ainsi l’avant-garde entre deux feux.

Le combat fut terrible, mais la victoire se décida pour les Anglais. Dès lors Brueys ne chercha plus que la mort ; atteint de deux blessures, il ne voulut