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BRU


A la bataille de Wurchen, il enleva trois positions à l’ennemi à la tête de six bataillons de conscrits, et eut deux chevaux tués sous lui. Nommé gouverneur de Torgau, il y fut bombardé et contraint de se rendz’e. Torgau est une ville de 4,000 âmes ; on y avait entassé 2b mille blessés, dont 18 mille périrent par l’épidémie ou par le feu du siège.

A sa rentrée en France, le général Brun de Villeret devint secrétaire général du ministère de la guerre ; chevalier de Saint-Louis, commandeur de la Légion d’honneur. Pendant les Cent-Jours, ses alliances de famille l’empêchèrent de prendre du service. Il se retira à sa terre de Malzieu, où il donna asile et protec-1ion au maréchal Soult, après le 18 juillet 1815.

Après la seconde Restauration, on le vit successivement commandant militaire de la Lozère et de l’Ardèche, membre de la chambre des députés, général de division, commandant de la 19e division, pair de France, grand officier de la Légion d’honneur.

Le général Brun est mort en 1845.

BRUNE (GUIIXAUME-MARIE-ANNE)

maréchal de France, né à Brives (Corrèze) le 13 mars 1763.

Destiné au barreau, il cultivait les lettres à Paris à l’époque de la Révolution. Brune s’enrôla dans le 2e bataillon de Seine-et-Oise. Adjudant-major en 1791, et l’année suivante adjoint aux adjudants-généraux ; adjudant-général et colonel en 1793 ; puis commandant d’a-vanl-garde contre le général Wimpfen ; il était général de brigade à la bataille d’Hondschoote.

C’est lui qui rétablit la tranquillité dans le Midi, dans cette même ville d’Avignon où il devait périr assassiné.

En Italie, sous les ordres de Bonaparte, Brune se distingua à Rivoli, à Saint-Michel, à Feltre, à Bellune, etc., et fut nommé général de division sur le champ de bataille.

Ambassadeur près de la cour de Na-ples, commandant en chef des troupes envoyées en Suisse, sa conduite lui valut les plus grands éloges et le commandement de l’armée d’Italie, en remplacement de Berthier et de Masséna, puis le commandement en chef de l’armée ba-tave. La conduite de Brune dans cette campagne fut admirable et lui valut le gouvernement de la Hollande et une armure complète, présent de Bonaparte. De là il alla pacifier la Vendée, puis commander l’armée de réserve, dite des Grisons, et passa en Italie, où il continua à se distinguer.

Rentré au conseil d’État, il fut nommé président de la section de la guerre, am-1 bassadeur à Constantinople, où il fonda les premières relations avec la Perse.

A son retour en 180o ; il.fut nommé maréchal de France et grand-croix de la Légion d’honneur, commandant l’armée des côtes de l’Océan, gouverneur des villes Anséatiques en 1807, puis disgracié. Louis XVIII lui donna la croix de Saint-Louis en 1814. Pendant les Cent-Jours, il eut le commandement de l’armée du Var.

Sur la fin de juillet 1815, après avoir fait arborer le drapeau blanc à Toulon et s’être démis du commandement, Brune se rendait à Paris. Parvenu à Avignon, le 2 août, il fut assassiné à l’hôtel du Palais-Royal, près de la porte du Rhône, par les royalistes.

Ces forcenés outragèrent son cadavre, le traînèrent par les rues et le jetèrent dans le Rhône. Rejeté par le fleuve, il resta deux jours sans sépulture sur la grève. Ainsi périt un guerrier illustre^ l’honneur de nos armées. Napoléon a dit à Sainte-Hélène :

BRU

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