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corps de Biron, qui croyaient cette entreprise téméraire et impossible, admirent aisément la nouvelle de la défaite et de la mort de Casa-Bianca, se prirent de panique, se débandèrent et se sauvèrent jusqu’à Valenciennes ; et, n’étant pas préparé à un siége, le brave Casa-Bianca dut abandonner la place qu’il avait si heureusement enlevée.

Le ministère le récompensa de ce beau fait d’armes, le 30 mai 1792, par le grade de maréchal de camp.

Envoyé à l’armée des Alpesj aux ordres du marquis de Montesquiou, il fut placé à l’avant-garde, s’empara de la grotte de Pont-de-Beauvoisin, rejoignit le corps principal de l’armée à Chambéry, enleva Chatelart, perça dans la Tarentaise, prit position au pied du petit Saint-Bernard, chassa les Piémontais de la Maurienne et de la Savoie, et assura de la sorte la conquête de ces deux pays.

Il se rendit en Corse, où Paoli lui donna le commandement en second d’Ajaccio.

Embarqué pour la Sardaigne, que l’on voulait surprendre, il investit Cagliari ; mais l’insubordination, fomentée par une phalange, le contraignit de ramener ses troupes à Toulon. Vers ce temps, Paoli avait soulevé la Corse et y avait appelé les Anglais.

Enfermé dans Galvi, avec moins de 600 hommes, il y soutint pendant trente-neuf jours, un siège entretenu par l’amiral Hood et le général Stuart.

La place était dans un mauvais état de défense, mal approvisionnée en vivres et en munitions, en partie détruite par les boulets, les bombes, les obus des assiégeants ; la garnison était réduite à 80 hommes. Casa-Bianca capitula et revint avec son monde à Toulon.

C’est devant le siège de Calvi qu’il avait été élevé, le 19 mars 1794, au grade de général de division. En 1793, il servit, sous Masséna, en Italie, puis sous le général en chef, Bonaparte, qui le chargea d’une expédition.

Les Anglais ayant évacué l’île à son approche, il prit le commandement du département de Liamone, qu’il quitta bientôt pour celui de Gênes, où il parvint à apaiser les factions. Employé en 1798 à l’armée de Rome, commandée par Championnet, il repoussa vivement l’armée napolitaine, et s’empara de Coni le 6 décembre.

En 1799, après avoir fait la guerre avec Masséna à l’armée d’Helvétie, il fut envoyé dans l’Ouest. Il s’occupait à faire fortifier Saint-Biïeux, lorsque le premier Consul récompensa ses services, en le faisant nommer au Sénat conservateur.

En l’an XII, le 9 vendémiaire, il fut fait membre de la Légion-d’Honneur, et grand officier de l’Ordre, le 2o prairial ; le 2 de ce dernier mois, un décret l’avait pourvu de la sénatorerie d’Ajaccio. L’Empereur l’éleva à la dignité de comte en 1808.

Lors des événements de 1814, il adhéra à l’acte de déchéance formulé par le Sénat, et reçut de Louis XYI1I la pairie, le 14 juin, et la croix de Saint-Louis, le 21 décembre.

Napoléon, à son retour, le conserva à la Chambre des pairs, d’où l’élimina Louis XVIII, par son ordonnance du 24 juillet 1815.

Mis à la retraite le 1er septembre 1817, et réintégré dans sa dignité de pair, le 21 novembre 1819, il mourut le 28 novembre 1825.

CASSAGNE (PIERRE, baron)

maréchal de camp en retraite, né le 31 décembre 1763, à Toulouse (Haute-Garonne), entra comme soldat, le 1er mars 1779, dans le régiment d’Artois (48e d’infanterie), et y fut successivement