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dans le régiment de Hohenlohe, puis après 1830, dans le 58e de ligne. Il fit comme lieutenant la campagne de Belgique en 1832. Il passa en 1833, aux bataillons d’infanterie d’Afrique, y devint capitaine, et se distingua dans toutes les laborieuses campagnes qui décidèrent la soumission de l’Algérie, par une bravoure poussée jusqu’à la témérité, une énergie extrême, un entraînement auquel rien ne résistait.

Il fut nommé chef du 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique en 1840, et reçut, en 1843, une blessure Irès-grave dans le bas-ventre, dont il ne s’est jamais complètement guéri. Nommé lieutenant-colonel du 11e léger en 1844, il en devint colonel en 1847 et passa de là au commandement de la garde mobile.

On sait que c’est à l’attaque du Panthéon, le 24 juin 1848, qu’il reçut un coup de feu qui lui brisa la cuisse et a causé sa mort après amputation, en juillet suivant.

Il avait à peine 41 ans.

Damesme était un des plus braves et des plus estimables officiers de l’armée. Il était remarquable par sa parole brusque, sa bonté bourrue, ses allures toutes plébéiennes.

Sa mémoire sera éternellement mêlée à celle des terribles journées de juin.

DAMPIERRE (AUGUSTE-HENRI, marquis de)

né à Paris en 1756 d’une famille déjà connue par ses services militaires. Nommé, jeune encore, officier dans le régiment des gardes françaises, il donna bientôt après sa démission, à propos d’une punition. Il alla d’abord en Angleterre, puis à Berlin, où il étudia la tactique prussienne. De retour en France, il servit dans les régiments de Chartres et des chasseurs de Normandie. Admirateur de Frédéric,

il l’imitait jusque dans ses ridicules. Il parut un jour à la cour avec une longue queue ; Louis XVI, qui le vit, dit à M. de Biron : « Avez-vous vu ce fou avec ses manières prussiennes ? »

Dampierre sentit que ce mot connu des ministres nuirait à son avancement. Il avait une fortune considérable ; il se retira dans ses terres où la Révolution le trouva.

Partisan des doctrines nouvelles, il reprit bientôt la carrière des armes. Après avoir été aide-de-camp de Rochambeau, il était en avril 1792, colonel du 5e dragons, sous les ordres de Biron, à la malheureuse rencontre de Quiévrain, où des cris d’alarme occasionnèrent une déroute. En cherchant à rallier les fuyards, Dampierre fut renversé et foulé aux pieds des chevaux. Il commandait une division de l’armée de Dumouriez à la journée de Valmy ; mais ce fut la bataille de Jem-mapes qui commença sa célébrité. Cette victoire est due en partie à l’audace avec laquelle, marchant à la tête du seul régiment de Flandre et du 1" bataillon des volontaires de Paris, il attaqua les six bataillons étrangers qui débordaient le corps du général Beurnonville. L’heureux Dampierre culbute ces bataillons, enlève les deux redoutes qu’ils gardaient, en tourne les canons contre les Autrichiens et rend ainsi à Beurnonville assez de liberté pour pouvoir prendre l’offensive.

Peu de mois après, Dampierre commit une grande faute. Lorsque Dumouriez entra en Hollande avec l’élite de l’armée, Dampierre, chargé de tenir tête à 30,000 Autrichiens avec 15,000 hommes seulement, ne concentra point ce faible corps, ne lui indiqua pas de point de ralliement et alla placer son quartier général loin des avant-postes, à Aix-la-Chapelle, où il apprit seulement après l’événement que sa ligne avait été forcée. Il se hâta

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