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à l’armée, soit comme inspecteur général-jusqu’au 12 pluviôse an xm, époque de son élévation à la dignité de sénateur. C’était la récompense de près de quarante ans de travaux. L’Empereur le créa comte de l’Empire en 1808.

En 1811, il présida le collège électoral des Hautes-Pyrénées. On lit dans un livre intitulé : Monsieur de Talleyrand, tome IV, page 251 : « Que ce sénateur était sous l’influence du prince de Béné-vent, et que, dès 1813, il était dans une conspiration ourdie contre le chef de l’Empire. » Lors des événements de 1814, il prit part aux délibérations du Sénat, qui arrêta la formation d’un gouvernement provisoire, la déchéance de Napoléon et le rappel des Bourbons. Aussi, fut-il compris dans la première promotion de chevaliers de Saint-Louis et de pairs de France faite par Louis XVIII le 4 juin 1S14. Le 23 août suivant, il fut nommé grand officier de la Légion-d’Honneur. Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe, l’éloignade laChambre, mais Louis XVIII l’y réintégra après les Cent-Jours. Dem-barrère s’abstint de voter dans le procès du maréchal Ney. Il prit rarement la parole, et mourut à Paris le 3 mars 1828.

Son nom est gravé sur le monument de l’Étoile, côté Nord.

DEPANIS (BARNABE-LOUIS-PACUN)

né à Toulouse le 14 janvier 1787, entra au service le 5 novembre 180b en qualité d’élève de l’École spéciale militaire de Fontainebleau. Après la bataille d’Iéna, un ordre de Napoléon appela deux cents élèves de cette École qu’il appelait sa poule aux œufs d’or, et M. Depanis partit en poste avec ses compagnons le 9 novembre 1806 et rejoignit lé quartier général impérial à Posen. Nommé-sous-lieutement au 16e d’infanterie légère, il assista au combat de

Golymin, et le 8 février 1807, à la sanglante bataille d’Eylau. Son régiment y fut presque détruit, plus de quarante officiers y perdirent la vie ; le jeune Depanis en fut quitte pour une contusion, et il put commander la compagnie après la mort du capitaine et du lieutenant. Il se battit encore à Friedland et fut témoin de l’entrevue de Tilsitt.

En 1809, le 16e d’infanterie légère fit partie du 1er corps, et se trouva, le 10 novembre, à Espinosa devant 20,000 Espagnols retranchés sur une montagne. L’action fut engagée et le 16’ eut les honneurs de la journée ; il gravit et enleva des positions inaccessibles et culbuta l’ennemi. Le 22 novembre, M. Depanis fut fait lieutenant sur le champ de bataille de Burgos.

Le 2 décembre, il perdit 40 hommes de sa compagnie à la prise de Madrid. L’embarquement des Anglais à la Coro-gne, la prise de Toro, de Zamora, l’occupation de Salamanque, l’assaut d’Al-cantara dont le pont, défendu par vingt pièces de canon, fut franchi avec une audace inouïe, la glorieuse bataille de Talavera, telles sont les actions éclatantes du 16e, et M. Depanis en revendique une bonne part.

Nommé adjudant-major le 3 avril 1810 au blocus et sous le canon de Cadix, il soutint sa réputation aux batailles de Chiclana et d’Albuera, au combat de Ca-lauas (3 juillet 1811), où, avec deux officiers et quinze dragons, il fit mettre bas les armes à trois compagnies d’infan-lerie, au siège de Tarifa et à la désastreuse bataille de Vittoriaoù il fut blessé.

Le 11 octobre 1813,1e maréchal Soult nomma chef de bataillon au 64e de ligne M. Depanis alors capitaine aide-de-camp du général Saint-Pol. Un décret impérial du 25 novembre le nomma chevalier de la Légion-d’Honneur après six prér-sentations antérieures.

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