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Loire. Le général Frégeville eut à combattre les ordres occultes du duc d’Angoulême et de son chef d’état-major, le duc de Damas. Le projet du prince était de désorganiser l’armée; il réussit, et le général Frégeville fut mis à la retraite.

On sait que le duc d’Angoulême était soupçonné à cette époque de vouloir se former un royaume indépendant sous le nom de royaume de l’Occitanie.

Le général Frégeville fut remis en disponibilité; en 1833, il reçut définitivement sa retraite.

Il était à Paris en 1834, et se trouva à la revue du 28 juillet, à cinq pas du roi et derrière le général Lachasse-Vérigny, au moment de l’explosion de la machine Fieschi.

Le marquis Charles de Frégeville avait inspiré une passion très-vive à la baronne de Krudner, la fameuse illuminée à qui appartient l’idée de la sainte-alliance.

Le général de Frégeville est mort à Paris en avril 1841. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe, côté Ouest.

FRÈRE (le comte GEORGES)

né le 2 octobre 1764, à Montréal (Aude). Il était pharmacien au commencement de< la Révolution. Entré au service en 91, il mérita deux ans après le commandement du 2e bataillon de l’Aude.

Les armées des Pyrénées et d’Italie où il fit les campagnes qui précédèrent le traité de Campo-Formio furent témoins de sa valeur. Il fut blessé aux redoutes de Sezia, à l’entrée dans le Piémont. Chef de bataillon à la lpe demi-brigade de ligne, il fut encore blessé au combat de Bassano, en 1796, lorsque ce régiment se’précipitant sur les pièces qui défendaient le pont de la Brenta, les enleva, passa le pont et pénétra dans la ville malgré la résistance opiniâtre des bataillons de grenadiers, élite de l’armée autrichienne. Le général Bonaparte’cita

honorablement le commandant Frère dans son rapport au Directoire et le fit colonel de son régiment. Il passa en cette qualité à l’armée de l’Ouest, en Hollande, à 1,’armée du Rhin, qu’il quitta pour venir commander la Garde des consuls. Promu le 12 septembre 1802 au grade de général de brigade, il fit partie du corps d’armée qui s’empara du Hanovre en 1803.

Il combattit en Autriche, en Prusse et en Pologne, dans les campagnes de 1804 à 1807, et fut cité avec distinction dans les bulletins de l’armée. Le général contribua à la prise de Lubeck et entra un des premiers dans cette place. Dans la campagne de Pologne, il fut chargé de défendre le passage important du pont de Spanden, sur la Passarge ; sept fois la droite des alliés, forte de dix mille hommes, marcha sur les retranchements, et sept fois elle en fui repoussée par le général Frère qui n’avait avec lui que le 27e régiment d’infanterie légère et quatre pièces de canon. Cette glorieuse défense qui coûta à l’ennemi plus de mille hommes, eut lieu le 5 juin 1807 et fut un des plus brillants faits d’armes de la campagne. Le général Frère reçut l’année suivante le titre de comte de l’Empire, la croix de commandeur, le grade de général de division et un commandement en Espagne. Le 7 juin il marcha sur Ségovie, et arrivé à un quart de lieue de cette ville, il envoya un parlementaire pour inviter les magistrats à faire rentrer les insurgés dans le devoir. Les Espagnols, forts de cinq mille hommes et soutenus par trente pièces d’artillerie, ayant accueilli le- parlementaire à coups de canon, le comte Frère ordonna aussitôt l’attaque. La place fut emportée de vive force ; beaucoup ’ d’Espagnols périrent dans le combat, un grand nombre furent pris et l’on s’empara des canons.

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