Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, I.djvu/555

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bois, à la droite du pont, avec 2 bataillons de la 32e demi-brigade, pour défendre le passage de l’Adige. Dès que les Autrichiens parurent, Gardanne les attaqua avec impétuosité ; il les culbuta, leur fit 2,000 prisonniers et rejeta les fuyards dans l’Adige, où un grand nombre se noyèrent. Au moment où il débouchait du bois, il fut blessé par un coup de feu, mais il n’en continua pas moins à diriger sa colonne. Confirmé dans son grade de général de brigade, par arrêté du Directoire, en date du 10 germinal an V, il continua de faire la guerre en Italie et ne démentit point la belle réputation qu’il s’était acquise dans les campagnes précédentes.

Il se distingua surtout, le 23 floréal an VII, à Bassiguana, où il contribua au succès de cette journée. L’état de faiblesse numérique auquel se trouvait réduite l’armée française l’ayant obligé à prendre des positions plus resserrées, le général Gardanne alla s’enfermer dans Alexandrie. Il défendit longtemps cette place contre une armée de 15,000 Austro-Russes ; mais le mauvais élat des fortifications et le manque d’approvisionnements paralysèrent ses généreux efforts, et il se vit forcé de rendre la place aux ennemis. Au commencement de l’an "Vfll, Gardanne vint à Paris et prit une part très-active aux événements "de la journée du 18 brumaire ; aussi le Corps législatif le comprit dans son décret au nombre de ceux qui avaient bien mérité de la patrie, en faisant un rempart de leur corps au général Bonaparte. Celui-ci, devenu premier Consul, n’oublia point les services de Gardanne ; il le nomma général de division le 15 nivôse an VlII.

Appelé au commandement de la 6e division d’infanterie de l’armée de réserve, le 10 floréal suivant, il combattit avec une rare valeur, le 17 prairial, au passage du Pô. Le 23, après la bataille de Montebello, l’avant-garde était en marche pour passer la Scrivia : Gardanne rencontre l’ennemi qui défendait les approches de laBormida et les trois ponts qu’il avait près d’Alexandrie ; il l’attaque aussitôt, le culbute et lui fait une centaine de prisonniers. Le 23, à Marengo, il fut chargé de s’emparer, avec sa division, du village de ce nom et l’emporta après une courte résistance. Il suivit vivement les Autrichiens jusqu’à leurs retranchements sur la Bormida, leur enleva 2 pièces de canon et prit position à la cassine de Pedrebona, en avant de Marengo, et à égale distance de ce village et de laBormida. Dans cette journée mémorable, le général Gardanne surpassa la réputation qu’il s’était faite jusqu’alors. Les services qu’il y rendit lui valurent la mention honorable que le gouvernement fit de lui dans son arrêté du 7 messidor, ainsi conçu : « Les Consuls de la République, voulant donner une preuve de la satisfaction du peuple français au général de division Gardanne, qui s’est conduit à la bataille de Marengo avec autant de. bravoure que d’inlelligence, arrête ce qui suit : Le ministre de la guerre fera donner au général Gardanne un sabre sur lequel seront inscrits ces mots : Bataille de Marengo, commandée en personne par le premier Consul. — Donné, par le gouvernement de la République, au générât Gardanne. — Le premier Consul, signé Bonaparte. Le général Gardanne contribua encore, sous les ordres du général Brune, aux passages du Miucio, de l’Adige, de la Brenta et à toutes les victoires de cette courte mais glorieuse campagne de l’an IX, qu’il avait fallu faire pour assurer enfin la paix.

Rentré en France le 12 thermidor an IX, le général Gardanne fut nommé commandant de la 20e division militaire le 4 fructidor suivant. Le premier Consul lui confia le commandement des troupes