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Gironde. En l’an II, Pichegru le fit nommer général de brigade. En cette qualité, il prit part à la bataille de Geis-berg, clef de la position de l’ennemi.

En l’an V, lors de la retraite de l’armée de Rhin-et-Mosel ! e, sous les ordres de Moreau, Girard se battit à Biberachle 18 vendémiaire ; il reçut l’ordre de se porter, avec une brigade du centre de l’armée sur le village d’Ogeltshausen, et ensuite celui de tourner la position de Groth, pendant. l’attaque du général Saint-Cyr ; et il attaqua vaillamment la colonne autrichienne du baron d’Aspres, qu’il rejeta sur Emmendingen, après lui avoir tué 500 ou 300 hommes.

Ce fut à ce sujet que Moreau écrivit au général Girard cette lettre si flatteuse : « J’ai trop de plaisir à me rappeler le passage du val d’Enfer, pour ne pas rendre la justice la plus éclatante au courage et aux talents de celui que je chargeai de cette opération importante. Vous en confier l’exécution, c’était vous dire combien je vous appréciais. Son succès, en justifiant ma confiance, vous donne des droits à la bienveillance du gouvernement et des amis de l’État. »

Ce fut à la même époque que Girard opéra la réunion de Genève à la France. L’année suivante, il quitta cette ville et reçut le commandement du département du Pas-de-Calais, puis celui de la 46e division militaire. En l’an XII, il devint membre et commandant de la Légion-d’Honneur les 19 frimaire et 23 prairial. Il fit la campagne de 1809 et montra tant de valeur et d’intelligence à Essling et à Wagram. que l’Empereur le créa baron de l’Empire et grand officier de la Légion-d’Honneur le 16 juillet de la même année.

Le général Girard, dit Vieux, mourut à Arras le 2 mars 1811. Le décret du 20 février 1806 portait que l’église Sainte-Geneviève de Paris servirait de lieu de sépulture aux dignitaires de la

Légion-d’Honneur ; mais la distance qui séparait Paris d’Arras ayant été un obstacle à l’exécution du décret, toutes les autorités civiles, militaires et judiciaires, convoquées par le préfet, se rendirent au quartier général du baron Girard, dit Vieux ; M. l’évêque d’Arras, accompagné de ses grands vicaires, s’y rendit également. Le préfet et les différents fonctionnaires firent autour du cercueil une marche lente et solennelle. Parmi eux était le ministre protestant qui avait assisté le général dans ses derniers moments. Le corps fut ensuite placé sur un char funèbre au-dessus duquel flottait le drapeau du département. Les fonctionnaires suivaient le char, rangés dans l’ordre prescrit par le décret du 2/1 messidor an XII. La troupe et les gardes nationaux venaient ensuite. Arrivés sur le lieu de la sépulture, les assistants prononcèrent quelques discours, et les décharges de mousqueterie se firent entendre aussitôt après. Le cœur du général Girard fut envoyé au grand chancelier de la Légion-d’Honneur pour être placé à Sainte-Geneviève.

Son nom est inscrit sur le monument de l’Étoile, côté Est.

GIRARD (JEAN-BAPTISTE, baron)

né le 21 févrierl77o à Aulps(Var). Après avoir servi avec distinction depuis 1793, il révéla, surtout à Austerlitz, dans le corps de cavalerie commandé par Murât, les hautes capacités qui devaient faire de lui l’un de nos meilleurs généraux d’avant-garde. Napoléon disait de Girard à Sainte-Hélène : o C’était un des plus intrépides soldats de l’armée française : il avait évidemment le feu sacré. »

Nommé sous-chef de l’état-major de la réserve de cavalerie, il prit part à la campagne de Prusse de 1806, devint général de brigade le 13 novembre de cette année, et suivit son corps d’armée