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la pairie, il ne voulut pas participer à ce qu’il croyait un suicide politique et donna sa démission.

BIGARRÉ (AUGUSTE JULIEN, comte de)

né à Belle-Isle en mer (Morbihan), le 1er janvier 1775. Son père appartenait à la magistrature. A l’âge de 14 ans, Auguste Bigarré s’embarqua comme marin pour les Antilles, fit quatre voyages à Saint-Domingue et guerroya contre les nègres révoltés. De retour en France, il fut nommé en 1792 soùs-lieutenant au 9e régiment d’infanterie, ci-devant Normandie, fut blessé à Quiberon sous le général Hoche qui le nomma lieutenant. En l’an v, il était capitaine de carabiniers dans la lie légion des crânes et fit partie de l’expédition d’Irlande. Ce fut à bord du vaisseau les Droits de l’homme qu’il combattit pendant douze heures contre un vaisseau anglais et une frégate.

Après cette expédition malheureuse, il fit plusieurs campagnes sous les ordres de Hoche et de Moveau, et se distingua partout. Nommé capitaine dans les chasseurs à pied de la gardé des consuls, il arrêta aux Tuileries, un jour de garde, un fou qui voulait assassiner Napoléon. Peu après il eut sa nomination de major au 4e de ligne, commandé par Joseph Bonaparte. Il fit avec ce grade les campagnes d’Ulm et d’Austerlitz ; Dans cette dernière bataille, il s’empara d’une batterie formidable ; mais il perdit une des aigles de son régiment enlevée au sergent-major Saint-Cyr, neveu du maréchal, après que ce jeune homme eut reçu 14 coups de sabre sur la tête et sur les mains. Pour réparer cet affront, vers la fin de la bataille, le 2e bataillon du -i6 de ligne, ayant à sa tête le major Bigarré et le commandant Calez, s’empara du régiment russe dé Moscou, de son colonel et de deux drapeaux. L’Empereur fit rendre une nouvelle aigle au régiment et nomma Bigarré officier de la Légion d’honneur.

Joseph Bonaparte, devenu roi de Na-ples, appela Bigarré comme aide-de-camp auprès de sa personne, et le nomma maréclial-de-camp en 1808. Au départ de Joseph pour l’Espagne, Bigarréle suivit avec le même titre et assista aux diverses batailles commandées par le roi Joseph.

Après la débâcle de Vittoria et la rentrée de l’armée en France, il alla rejoindre l’Empereur qui lui donna le commandement d’une brigade sous les ordres de Macdonald. Il fit avec ce corps la campagne de 1813, fut nommé lieutenant-général et baron après la bataille de Craonne, à l’issue de laquelle le maréchal Ney vint le complimenter de la part de l’Empereur sur la bravoure avec laquelle sa division avait tenu la droite de l’armée russeenéchec. Peu de jours après, l’Empereur lui donna le commandement d’une division de la jeune garde sous les ordres du duc de Trévise.

Après la chute de Napoléon, le roi Louis -XYIII l’envoya commander le département d’Ille-et-Vilaine, et lui donna la croix de Saint-Louis et celle de commandant de la Légion d’honneur.

Après le débarquement de l’Empereur à Cannes, il reçut le commandement de la 13e division et ne put empêcher l’explosion de la guerre civile dans le Morbihan. Dans une rencontre avec les Chouans, il reçut un coup de feu à travers le corps. Après la bataille de Waterloo on lui ôta son commandement, et il resta en non-activité jusqu’à 1830. A cette époque il prit de son propre mouvement le commandement de la 13e division, et fut maintenu’par Louis-Philippe qui le nomma grand officier de la Légion d’honneur et inspecteur général d’infanterie en 1835 et 1836.