Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JOU JOU ( 98 ) sence de l’archiduc Charles qui avait plus de 65,000 hommes sous ses ordres. Les hostilités commencèrent le 20 mars. Le lendemain, trois divisions françaises soutinrent à Ostrach, contre toute l’armée autrichienne, le combat le plus opiniâtre, et n’abandonnèrent leur position qu’après avoir fait éprouver une perte considérable aux ennemis. Jourdan, convaincu qu’en persistant à lutter contre des forces aussi supérieures, il compromettrait son armée, prit la détermination de se rapprocher du Rhin, dans l’espérance d’y recevoir les secours dont il avait besoin pour reprendre l’offensive. Il fit sa retraite en bon ordre et fut suivi mollement par l’archiduc. S’étant aperçu le 24 que ce prince avait mal disposé ses troupes aux environs de Stokach,’ il espéra que cette circonstance balancerait la disproportion de ses foreçs avec celles de ses adversaires ; il attaqua donc l’archiduc le lendemain à Liebtingen, lui fif 4,000 prisonniers, prit 2 pièces de canon, coucha sur le.champ de bataille et y séjourna le jour suivant.

L’avantage remporté n’ayant pas été aussi considérable que l’espérait Jourdan, il continua sa retraite et se porta vers les débouchés de la forêt Noire. Le 10 avril il fut remplacé par Masséna. Réélu au conseil des Cinq-Cents, il y entra en mai 1799. Comme l’impéritie du gouvernement était la cause des revers qu’essuyaient les armées, Jourdan propose de déclarer la patrie en danger ; mais il échoua. Au 18 brumaire, il ne marcha pas sous la bannière du général Bonaparte, fut exclu du corps législatif, et momentanément condamné à être détenu dans la Charente-Inférieure. Le 24 juillet 1800, nommé ministre extraordinaire, puis administrateur, général en Piémont, il extirpa le brigandage, rétablit l’ordre dans les finances, et fit régner la.justice dans ce pays. En 1802, il retraite. Peu de temps après, ayant forcé les lignes de Mayencé, Jourdan marcha au secoursde l’arméede Rhin-et-Mosellc. Après une courte mais brillante campagne dans le Handsruck, il convint d’un armistice, et la guerre ne fut reprise qu’au printemps suivant, époque à là-quelle il passa de nouveau le Rhin, força le général Wartenslenbèn à battre eh retraite, s’empara de Francfort et de Wurtzbourg et se porta sur Ratisbonne. Mais attaqué par l’archiduc Charles qui reculait’devant Moreau et venait au secours de Wartenslenbèn avec 40,000 hommes, il fut obligé de se replier sur le Rhin ; sa retraite fut surtout occasionnée par la mauvaise direction que le gouvernement donna aux armées, et par le parti que prit Moreau d’aller remporter une victoire facile sur le Lech, au ’ lieu de suivre l’archiduc Charles. Jourdàn ayant quitté le commandement de l’armée fut nommé en mars 1797, par le département de la Haute-Vienne, au conseil des Cinq-Cents. Le 23 septembre, il fut élu président, et le 21 janvier 1798 secrétaire ; le 24 septembre suivant, il fut réélu président et donDa sa démission en octobre, annonçant que le Directoire le destinait au commandement des armées. Dans l’exercice de ses fonctions législatives, il fit adopter la loi sur la conscription. Le Directoire qui, par ses prétentions exagérées à Rastadt, et ses entreprises en Italie et en-Suisse, avait armé toute l’Europe contre lui, non-seulement négligea de lever des armées capables de tenir tête à l’orage, mais encore commença les hostilités, avant d’avoir réuni sur les points d’attaque tous les moyens dont il pouvait disposer, de sorte que l’armée du Danube, commandée par Jourdan, ne comptait que 38,000 hommes lorsqu’elle passa le Rhin, le 1e’ mars 1799, et entra en Souabe. Jourdan ne tarda pas à se trouver en pic-


.(