Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/310

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relevée à l’île de Léon, Mina vint la proclamer Une seconde fois en Navarre, à travers mille périls, mille, obstacles. Quelques hommes se joignirent à lui,, et redevenu comme autrefois chef de partisans, il marcha sur Pampelùne qui lui ouvrit ses portes. Quand la constitution eut triomphé à Madrid, il fut nommé par Ferdinand capitaine général de la Navarre ; mais il demanda sa translation en Galice, et l’obtint. Il prévint dans ce gouvernement la formation des bandes1 insurgées qui désolaient les provinces voisines. De Galice il passa à Léon, où il fit le service comme simple soldat parmi les volontaires nationaux. Il y eut le même succès qu’en Galice, pas un factieuxvne s’y rencontra.

En 1822 Mina reçut du ministre San Miguel le commandement de l’armée de Catalogne, destinée à agir contre I’UK surrection absolutiste et apostolique. Il entra en Catalogne le 9 septembre, avec 800 fantassins et 275 chevaux. Le 10, il prit à Lérida le commandement de l’armée, ou plutôt il en forma une. La Catalogne était alors occupée par 30,000 insurgés qui étaient maîtres de plusieurs places fortes, et qui même avaient à Urgel un gouvernement organisé sous le nom de Régence d[Espagne. En moins de six semaines il avait organisé une armée sortie, pour ainsi dire, de terre au bruit de son nom ; il avait fait lever le siège de Cervera et pris Castel-Fullit qu’il fit raser de fond en comble. Sur ses ruines il fit placer l’inscription suivante :

Aqui existio Castel-Fullit.

Pueblos,

Tomad egemplo :

No abrigueis a los enemigos de la patria.

Après ces débuts, Mina marcha de succès en succès ; il prit Balaguer, mit en fuite la régence d’Urgel, s’empara de tous ses papiers, passa au fil de l’épée la bande féroce de Romogosa, rejeta sur le territoire français les débris de la rébellion, et put, après six mois de victoires continues, écrire au gouvernement que là guerre civile était terminée. De si grands services avaient été récompensés par le grade, de lieutenant-général et par la grand’croix de Saint-Ferdinand. Il avait reçu en même temps le commandement général et presque absolu de toute’ la Catalogne où il n’avait jusqu’alors commandé que l’armée.

Cependant les troupes françaises, concentrées sur la frontière sous le nom de cordon’ sanitaire, menaçaient d’une invasion la province pacifiée par Mina, et le 13 et le 14 avril 1823 elles passèrent en effet brusquement la frontière. Mina pris au dépourvu tint en échec, avec 6,000 hommes seulement, pendant plus de deux mois, le maréchal Moncey, dont- l’armée forte de 20,000 fantassins et de 2,500 chevaux était appuyée par plus de 7,000 insurgés. Il ne succomba que le dernier dans cette lutte, et lorsque le gouvernement constitutionnel était déjà tombé à Madrid. Le 1er novembre 1823 il entra en pourparlers avec le maréchal Moncey, obtint une capitulation honorable, remit Barcelone et les autres places aux Français, et s’embarqua pour l’Angleterre sur un bâtiment français. Il se rendit à Londres, où il passa dans une retraite honorée et studieuse les sept années de sa seconde émigration.

La Révolution de juillet vint le rejeter dans la vie aventureuse de sa jeunesse. Il arriva en France et courut se jeter dans une entreprise désespérée et d’une réussite impossible. Mis en fuite à Vera et poursuivi par le général Llander, il regagna, à travers mille dangers, la frontière de France. Son exil dura quatre ans encore. Ferdinand VII était mort et le ministère Cea avait été renversé pour faire place