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le savant général Bardin, son oncle, avait travaillé pendant trente ans, et dont le manuscrit paraît être.complètement terminé.

MONCEY (BON OU ROSE-ADRIEN-JEAN-NOT)

duc de Conegliano, maréchal de France, né à Besançon le 31 juillet 1754, fils d’un avocat au parlement de cette-ville. Il s’évada du collège et s’enrôla dans le régiment de Conti-Infanterie, et servit comme grenadier jusqu’en 1773. Il racheta deux fois son congé et se livra ensuite à l’étude du droit. En 1774 il entra dans la gendarmerie de la garde et y resta jusqu’en 1778. Sous-lieutenant de dragons dans les volontaires de Nassau en 1778, capitaine d’infanterie en 1791, chef de bataillon en 1793 dans le régiment des chasseurs catalans, général de brigade en avril 1794, deux mois après général de division et général en chef de l’armée des Pyrénées, commandant de la Indivision militaire en 1796, commandant l’un des corps de l’armée d’Italie en 1799, il contribua glorieusement à la victoire de Marengo ; premier inspecteur général de la gendarmerie en 1801, maréchal d’Empire en 1804, duc de Conegliano et commandant de l’armée de réserve du Nord, major général, commandant en second la garde nationale parisienne en 1814. Il déploya, le 31 mars, pendant la bataille livrée sous les murs de cette ville une fermeté de caractère et une présence d’esprit peu communes. Ministre d’État à la Restauration et pair de France. Il se tint à l’écart pendant les Cent -Jours mais se laissa créer Pair de la cour Impériale.

A la seconde Restauration président du conseil de guerre chargé de prononcer sur le sort du maréchal Ney, le duc de Conegliano refusa, et ce refus équivaut à la plus belle victoire. Il fut destitué et emprisonné pendant trois mois au château de Ham.

Rétabli le 14 juillet 1816 dans tous ses titres, il a été de nouveau nommé pair de France en 1819. Lors de la.guerre d’Espagne en 1823, il corrunanda le 4° corps. Rappelé à la Chambre des PairSj il fit de l’opposition au ministère Villèle. En 1830 il reprit avec joie sa cocarde de 1792. Nommé, en 1834, au poste de gouverneur des Invalides, en remplacement du maréchal Jourdan, il y mourut le 20 avril 1842.

Son fils, à peine âgé de 25 ans, fut tué en décembre 1817 de la manière la plus déplorable, par un coup de fusil de chasse, dont il avail fait partir la détente, en sautant un fossé.

Ce jeune homme, dont toute l’armée avait admiré l’intelligence et le courage, était colonel du 3e régiment de hussards. Le colonel Moncey, lit-on dans le Moniteur du 30 décembre 1817, comptait de longs et glorieux services, atlestés par de nombreuses blessures. Sa bravoure et ses talents militaires l’avaient rendu digne du nom qu’il portait.

MONNET (LOUIS-CLAUDE, baron)

né à Mougon (Deux-Sèvres), le 1" janvier 1766, commanda la garde nationale de Sainte-Néomaye pendant les années 1789, 1790, 1791 et 1792 ; mais il ne commença à servir que le 28 mars 1793, comme capitaine dans le 36 bataillon des Deux-Sèvres et Charente, surnommé le Vengeur.

Il fit les campagnes des ans H, III, IV et V dans la Vendée. Toujours au poste le plus périlleux, il se distingua et mérita la confiance des généraux.

En l’an II, à l’affaire de Fontenay, l’armée républicaine, forte de 4,000 hommes, ayant été attaquée par 30,000 hommes, la brigade dont Monnet faisait partie fut un instant ébranlée par le feu terrible de l’artillerie ennemie ; mais bientôt, n’écoutant que son courage, ce brave s’élance des rangs et se précipite