Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/320

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sur cette artillerie ; enflammées par son exemple, les troupes le suivent, et Gpièces de canon tombent au pouvoir des soldats de la République. Ce coup hardi fit battre en retraite les insurgés.

En l’an III, il acquit une gloire nouvelle aux combats de Luçon, Mortagne, Châtillon, Saint-Florent, Angers, La-valle, d’Antzin, et surtout à l’affaire de Saint-Denis où, avec 600 combattants, il battit Charette, fort de 6,000 hommes. Monnet, en cette occasion, montra la plus grande valeur ; il n’hésita pas à marcher au pas de charge contre un ennemi dix fois plus nombreux, et le mit dans la déroute, la plus complète avant que la division du général Broussard eût eu le temps de seconder cette attaque hardie. Hoche le combla d’éloges.et le nomma chef de bataillon le -4 frimaire an IV ; il lui confia alors le commandement d’une colonne mobile, à l’effet de poursuivre sans relâche les débris de l’armée de Charette.

Le Directoire exécutif, informé de sa belle conduite, le nomma chef de la 31e demi-brigade par arrêté du 5 thermidor. Monnet continua à poursuivre les insurgés de la Vendée, marcha par les* chemins les plus difficiles et sut pourvoir à la subsistance de ses troupes dans un pays dévasté ; il battit partout l’ennemi, soumit les districts de Montaigu et de la Roche-su r-Yon, dont les habitants rendirent les armes, et termina sa mission par la prise de Charette et de treize chefs des révoltés, dans la forêt de Grallard : il contribua donc puissamment à la pacification de la Vendée. Appelé au commandement du département des Deux-Sèvres, il rendit de nouveaux services et s’attacha à purger ce pays de quelques bandes de brigands qui l’infestaient encore.

En l’an V, il passa avec sa brigade à l’armée du Rhin, et fit partie,rànnée suivante, du corps d’armée du général Schaenbourg, destiné à pénétrer en Helvétie.

Monnet se trouva au combat de Berne et se couvrit de gloire à l’affaire de Sion, L’ennemi gardait le pont du défilé d.e la Morga, occupait les positions qui le dominent, et s’était retranché" derrière le torrent qui.bordait son camp. Le combat durait depuis la pointe du jour, l’ennemi faisait une résistance opiniâtre et défendait avec 6 pièces de canon le pont qui coupait la route, Monnet, impatient delà victoire, se porte sur la droite du torrent avec le i" bataillon de la 31e, le traverse presqu’à la nage, à la tête de ses troupes, sous le feu le plus terrible, gravit la montagne, débusque l’ennemi de position en position, fait tourner de suite le pont par ses grenadiers, s’empare de 6 pièces de canon qui le défendaient, et ouvre ainsi un passage à la colonne française.

Il emporta d’assaut, aveedeuxbataillons sous les ordres du général Lorge, la ville de Sion, défendue par 6,000 hommes. Cette affaire fût décisive, tout’le haut Valais se soumit et rendit les armes ; et cette action valut à Monnet une lettre de félicitations de la part du Directoire exécutif.

Les hostilités ayant recommencé en l’an VII, entre la France et l’Autriche, Monnet passa le mont Saint-Bernard avec sa demi-brigade pour se rendre en Italie, sous les ordres de Brune.

Le 6 germinal il se trouva à l’affaire de Bassolingo ; l’ennemi occupait le plateau de Paulo, adossé à l’Adige, où il était retranché dans une triple ligne d’ouvrages ; mais cette position formidable ne pouvait arrêter l’intrépidité française, et tous les retranchements, malgré la plus vigoureuse défense, furent successivement enlevés à la baïonnette. L’ennemi opérait sa retraite sur deux ponts qu’il avait jetés sur l’Adige ; Monnet