Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/321

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s’en aperçoit, il se précipite avec sa demi-brigade pour la lui couper, passe les ponts de l’Adige pêle-mêle avec l’ennemi et s’en empare. Le sang-froid et l’audace de cet officier contribuèrent puissamment au succès de cette journée, qui nous livra 3,000 prisonniers.

Le 16 il commandait l’avant-garde de l’armée à la bataille de Vérone ; il soutint avec 1,800 hommes le choc de 15,000 Autrichiens, débloqua le village qui renfermait l’ambulance de l’armée, et fit ’mettre bas les armes à plusieurs bataillons. L’ennemi ayant reçu des renforts considérables, Monnet opéra sa retraite avec tant d’ordre qu’il ne perdit pas un homme. Bientôt la division française se rallia, et tous les généraux étant blessés, Monnet en prit le commandement, marcha au pas de charge sur l’ennemi, l’enfonça et l’obligea à se retirer dans le plus grand désordre sous les mursde Vérone. La victoire et 2,000 prisonniers restèrent aux Français.

Le courage et le dévouement de Monnet lui méritèrent le grade de général de brigade sur le champ de bataille.

Monnet se trouva ensuite au siège de Mantoue, où il se distingua par son zèle et sa bravoure, mais il fut fait prisonnier de guerre à la prise de cette ville le 12 thermidor.

L’année suivante il rentra en France, et le gouvernement le confirma dans son grade de général dé brigade le 26 vendémiaire an IX.

Il passa au corps d’observation de la Gironde, destiné • pour l’expédition, de Portugal, prit le commandement de l’avant-garde, forte de 8,000 hommes, et combina ses dispositions avec tant d’habileté, qu’il tint en échec l’armée portugaise qui comptait 22,000 combattants.

La paix se fit alors avec le Portugal, mais les troupes françaises restèrent campées ; Monnet y maintint la plus exacte discipline et se montra rempli d’égards pour les alliés de la France. Cette conduite lui valut les éloges les plus flatteurs de la famille royale d’Espagne, à laquelle il fut présenté au palais de l’Escurial.

Mis en disponibilité le 12 ventôse anX, il obtint de l’emploi le 28 du même mois, dans la 13e division militaire, à Rennes.

Le 10 germinal an XI, il passa en Batavie. La guerre étant sur le point d’éclater entre la France et l’Angleterre, le premier Consul rappela le général Monnet à Paris et lui conféra, par arrêté du 16 floréal, le commandement supérieur de Flessingue et de l’île de Wal-cheren, qu’il mit en état de siège.

Dans le mois de messidor, Bonaparte étant venu visiter cette placé importante, les magistrats lui en présentèrent les clefs ; il les prit et les donna au général Monnet, en lui disant qu’elles ne pouvaient être remises à quelqu’un qui eût plus sa confiance. Le premier Consul le félicita ensuite sur l’activité qu’il avait, déployée pour mettre l’île dans le meilleur état de défense possible. le nomma général de division le 9 fructidor suivant, ntembre et commandeur de la Légion-d’Honneur les 19 frimaire et 25 prairial an XII, et électeur du département des Deux-Sèvres.

Monnet fit les campagnes des ans XI, XII, XIII et XIV en Hollande, et se vit de nouveau appelé au commandement de Flessingue et de Walcheren le 19 juillet 1806.

Comment ce général a-t-il reconnu la noble confiance du premier Consul ? Quelle a été sa sollicitude pour les intérêts et la gloire de la patrie ?

Le 29 juillet 1809, une flotte anglaise de 4 frégates et 130 autres bâtiments de transport, faisant voile au nord de l’île de Walcheren, fut signalée au général