Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/324

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

honneurs, nommé chevalier de Saint-

Louis et créé baron.

Le 13 avril 1 815, l’Empereur ordonna^ sa radiation du tableau des officiers généraux ; mais l’ordonnance du 1er août suivant annula cette disposition.

Compris comme disponible dans l’organisation du 30 décembre 1818, ce général mourut à Paris le 8 juin 1819.

MONTAGNAC (LUCIEN de)

né à Pouru-aux-’Bois, près Sedan, le 17 mai •1803. Il sortit de l’École militaire avec le grade de sous-lieutenant le 1er octobre 1821, fit la campagne d’Espagne en 1823, et devint lieutenant le 30 décembre 1827.’

En 1832, après les journées des 5 et 6 juin, Mohtâgnac, qui avait fait son’devôir avec énergie et courage, crut devoir refuser, la décoration de la Légion-d’Hpn-neur qui lui était offerte par le roi à une revue. Le jeune officier sut motiver son refus avec autant de convenance que de dignité,"résolu à attendre, dit-il, cette récompensé d’une occasion où il saurait •mieux’la mériter, et désireux de là voir reporter sur quelqu’un des vieux braves sous-officiers de sa compagnie qui avaient blanchi dans les camps. Toute insistance fut vaine, et un voltigeur fut décoré à sa place. Capitaine en 1836, Montagnac passe en Afrique ; mis à l’ordre du jour de l’armée le 4 juillet 1840, il reçut bientôt et accepta cette fois la croix d’Honneur.

Un an après, le 18 juillet 1841, il était élevé au grade de chef de bataillon. En mai 1843, à la tête de six compagnies d’élite du 61e et d’un détachement de spahis, il eut, avec un gros d’Arabes, un engagement dans lequel il fut admirable d’intrépidité. Après avoir, dans une charge à fond, culbuté la troupe ennemie, il se rencontre face à face avec l’un des chefs, une lutte s’engage corps à II.

corps, l’Arabe reçoit à la tête un vigoureux coup’ de sabre, il en est étourdi, il roule à terre, évanoui ; telle avait été la violence du choc que Montagnac, dans l’effort fait par lui, perdant les étriers, vint tomber près de l’ennemi renversé. Les spahis accourent, achèvent l’Arabe, relèvent leur commandant ; il avait le bras droit brisé en deux, près du poignet. Il se fait panser sur-le-champ, et, le bras dans les attelles, se remet à la tête, de sa troupe ; ainsi blessé il ne discontinua pas son service et son commandement. Chaque jour, tant que dura’l'expédition qui fut de près de’ deux mois, il se faisait mettre à cheval par ses soldats et marchait avec eux. Quand, après cinquante jours on leva l’appareil, le commandant de Montagnac était irréparablement estropié. Il avait perdu pour toujours l’usage de la main droite, et, pour ses glorieux loisirs, la ressource de la peinture cultivée par lui avec amour et bonheur. Il sut bientôt écrire de la main gauche. Le stoïque héroïsme qui lui’ avait valu cette glorieuse infirmité ne passa pas inaperçu, et le général Baraguay d’Hilliers fut chargé de lui transmettre les témoignages de satisfaclion-du ministre de la guerre qui, le 10 mars suivant, 1844, le fit élever au grade de lieutenant-colonel.

Le 21 septembre 1845, M. de Montagnac était commandant supérieur du poste de’Djemma-Ghazaôuat, petit port de la frontière du Maroc (province d’Oran) ; cédant aux instances des tribus voisines qui se prétendaient menacées d’une razzia par Abd-el-Kader, le brave ’ lieutenant-colonel du 15° léger se porte à leur secours avec 450 hommes, savoir : 390 du 8e bataillon de chasseurs’d'Orléans et 60 du 2’ régiment des hussards. Lâchement entraîné dans une embuscade, il est enveloppé et assailli par une masse énorme de cavaliers, tant du pays que de la frontière du Maroc. Après une