Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/326

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aux étonnants faits d’armes de la journée d’Aùsterlitz.

Employé dans le royaume de Naples en 1806, il fit partie, vers la fin de la même année, du corps de la grande armée qui, sous les ordres de Vandamme, opérait dans la Silésie concurremment avec le général Minucci ; il battit, le 30 novembre, près d’Ohlau, le prince d’An-halt-Pless, lui fit 1,800 prisonniers, et s’empara de 7 pièces de canon,

Le 11 juin dé l’année suivante il remporta, en Pologne, un avantage non moins important à l’affaire du pont de Drewkenow, sur l’Omulew, et envoyé eh Espagne, en 1808, il décida de la’ victoire remportée par.le maréchal Victor au pied du Sonio-Sierra.

Le 4 décembre de la même année,.se trouvant en parlementaire à l’une des portes de Madrid pour engager le peuple de cette ville à cesser une défense inutile, et n’ayant pu cacher son indignation en entendant un garçon boucher prétendre ne vouloir traiter qu’avec le maréchal Bessières,’ qui commandait de ce côté, la populace l’entoura, proférant contre lui des cris de mort ; il ne dut son salut qu’en se faisant un passage àcoups de sabre.

Créé comte de l’Empire en 1809, promu général de division le 9 mars, et le 29 avril commandeur de la Légion-d’Honneur,-il passa à la. grande armée d’Allemagne ; L’Empereur lui donna le commandement d’une division de cavalerie légère, forte de 4,000 chevaux, avec laquelle, réunie au corps du général Lauriston, il passa, le 7 juin, la Raab-nitz, non loin de Sovenhyaga, après avoir défait un corps de cavalerie hongroise.

Le 13 du même mois, veille de la bataille de Raab, marchant à l’avant-garde, il rencontra la cavalerie ennemie au village de Sazuak ; entraîné par l’ardeur de ses troupes, il fut un instant enveloppé, et il aurait été forcé de mettre bas les armes, s’il n’eût été secouru par le général Durutte, qui vint à son secours avec sa division. Le lendemain, chargé avec deux brigades de cavalerie légère d’appuyer le mouvement de la division Seras, il obligea la droite de l’armée autrichienne de démasquer le front de son infanterie, et par cette manœuvre, exécutée sous le feu d’uue artillerie nombreuse, il arrêta la cavalerie ennemie qui s’ébranlait pour paralyser l’attaque du général Seras.

Le 16, dans une reconnaissance sur Comorn, ses avant-postes furent brusquement attaqués par 600 chevaux, soutenus par quelque infanterie ; il se met à la tête d’un régiment rassemblé en. toute hâte, fond sur les assaillants avec son impétuosité ordinaire, les culbute et les ramène le sabre aux reins jusque sous les murs de Comorn.

L’Empereur en témoignage de sa satisfaction, le fit chevalier de la Couronne de Fer le 9 juillet de la même année, et le 40 avril 1810 il lui confia le commandement de la cavalerie de l’armée que Masséna commandait en Portugal.

Dans cette contrée, Montbruu se plaça, dans l’opinion des gens de guerre, au, rang des Lasalle, des Michaud et des Colbert. Il se distingua surtout à là ba-’ taille de Bussaco.

A cette dernière "affaire, marchant sur,1a droite de l’armée ennemie, il chargea en colonne par régiment 20 escadrons anglais qu’il détruisit presque entièrement. Montbrun, récompensé de cette belle action parlacroixde grandofficierde la Légion-d’Honneur, fut moins heureux lorsque, rentré en Espagne après l’insuccès de l’expédition de Portugal, il entreprit, au mois de décembre, malgré les observations du maréchal Suchet, de s’emparer d’Alicante.