Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/357

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se rétablit, Macdonald a le temps d’accourir, et Napoléon lui-même, celui d’achever la victoire avec l’artillerie de sa garde.

Plus tard, quand les journées de Bautzen et de Wurtzen, lorsque l’armistice même et la grande victoire de Dresde finissent parle désastre de Kulm, l’Empereur le charge d’en recueillir les débris ; il veut que Lobau remplace Vandamme, et c’est ainsi que dans les grands périls c’est toujours lui qu’il appelle et qu’il leur oppose.

A Dresde enfin, où il ne commandait pas en chef, pour la première fois il succombe. Mais là, comme sur tout le cours de l’Elbe, si nos garnisons, brusquement séparées de l’Empereur et successivement prisonnières, sont restées inutiles au salut de la France, c’est qu’on n’a point écouté son inspiration. Il a proposé de les recueillir en descendant le fleuve, mais on a jugé l’effort impossible, et l’Empereur ainsi que la France tombent en 1814, privés de plusieurs de nos chefs les plus habiles et de 100,000 hommes.

Vinrent ensuite neuf mois d’un calme trompeur, puis la réapparition du héros de la France. Dès lors renaît le danger, et reparaît le comte deLobau aux champs de Fleurus et sur celui de "Waterloo, où notre aile droite était sous ses ordres. C’est là que, victorieux tout lejour, quand le soir de l’arrivée d’une seconde armée ennemie nous accable, le dernier à ce dernier coup de canon, il s’obstine à rallier nos débris, et qu’abattu lui-même, il tombe aux mains de l’étranger sur ce déplorable champ de notre dernière bataille.

Le prix de tant de services signalés fut trois ans d’exil, puis suivirent dix ans d’un simple et noble repos, loin des disgrâces et des faveurs de la Restauration, qu’il respecta jusqu’au jour où elle disparut en 1830.

Déjà, depuis deux ans, l’inquiétude générale l’avait placé parmi les défenseurs de nos libertés, à côté des Sébas-tiani, des Foy, et de ce.Périer à jamais célèbre, quand surgit cette révolution^ complément de celle de 1789. Alors le comte de Lobau accepte ce nouveau danger et, comme membre du gouvernement provisoire, il s’y montre en tête de la France nouvelle.

Quand La Fayette mourut, ce fut encore le comte de Lobau qui fut appelé à l’honneur de lui succéder dans le commandement de la garde nationale parisienne.

Le maréchal comte de Lobau est mort à l’âge de 68 ans et 9 mois, dans la nuit du 27 novembre 1838.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

MOUTON DUVERNET (REGIS-BARTHELEMY, baron)

né au Puy en 1779, s’engagea à 19 ans dans le régiment de la Guadeloupe j était capitaine adjudant-major au siège de Toulon. Il fit ensuite les campagnes d’Italie et se distingua surtout à Arcole. — Envoyé comme colonel en Espagne,ën 1806, il en revint général de division et fit avec la plus grande distinction les campagnes de 1813 et de 1814. Nommé, pendant les Cent-Jours, membre de la Chambre des représentants, il y appuya toutes les mesures qui avaient pour ha\ de sauver l’indépendance nationale.

Gouverneur de Lyon le 2 juillet 1815, il y montra beaucoup de vigueur, de prudence et de modération. — Compris sur la liste de proscription du 31 juillet, il fut arrêté au mois de mars 1816, condamné à mort par un conseil de guerre et fusillé le 26 juillet suivant.

MURAT (JOACHIM)

né à la Bastide-Fortunière, près Cahors (Lot), le 2o mars 1771, fils d’un aubergiste, fit ses études à Toulouse. Il s’y préparait au noviciat sacerdotal et porta le petit collet. Ses camarades de la Bastide l’appehient