Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à mort au moment où, par une charge vigoureuse, à la tête de l’avant-garde, il forçait le défilé de Muley-Ismaël. Quelques mois après, le marquis Oudinot reçoit l’ordre de partir pour Oran et de prendre le commandement de la 1re brigade du corps expéditionnaire de Mascara. Nous avions un échec à réparer ; et le général venait, en outre, redemander à l’Afrique la dépouille mortelle de son frère. Chargé d’une dangereuse expédition par le maréchal Clausel, il reçut une grave blessure et fut obligé de rentrer en France pour se rétablir.

Le 31 décembre 1815, il fut promu au grade de lieutenant-général.

Élu député en 1842, il siégea à gauche, et se montra, dès son début, ennemi du favoritisme qui récompense les nullités complaisantes et délaisse le mérite indépendant. Les intérêts de l’armée, de l’Algérie, des haras, des remontes, le Code pénal militaire, l’ont fait monter à la tribune.

Le général Oudinot est l’un de nos officiers généraux les plus distingués. Il a consacré ses loisirs à des études d’un ordre sérieux ; il a fait paraître des ouvrages qui dénotent une grande élévation de vues et qui ont obtenu les suffrages des hommes spéciaux, en France et à l’étranger. On remarque les suivants : de l’Italie et de ses forces militaires ; Considérations sur l’emploi des troupes aux grands travaux d’utilité publique, etc.

M. le général de division Oudinot, commandeur de la Légion-d’Honneur, membre de l’Assemblée constituante, commandant en chef le corps expéditionnaire de la Méditerranée, membre de l’Assemblé législative, vient de s’illustrer par un fait d’armes de la plus haute importance. Il a pris la ville de Rome devenue le siège d’un gouvernement révolutionnaire et rétabli le pouvoir pontifical.

Partie de Marseille le 28 avril 1849, sous le commandement du général en chef Oudinot de Reggio, l’armée française débarqua le 25 à Civita-Vecchia et occupa la ville sans coup férir. Le 30, 6.000 de nos soldats se présentèrent devant Rome, et rencontrèrent sous ses murs une résistance imprévue ; 200 hommes du 20e de ligne emportés par leur ardeur entrèrent par la porte Saint-Pancrace et furent retenus prisonniers. La première attaque contre les fortifications de la place eut lieu le 3 juin. Les opérations se continuèrent pendant tout le mois avec d’autant plus de lenteur que le général Oudinot, pour ménager les monuments, dirigeait les attaques du côté où ceux-ci étaient moins exposés au feu de nos batteries. Le 28 juin, un vigoureux combat d’artillerie ouvrit la brèche qui fut praticable le 29. Après deux assauts livrés, la municipalité romaine se présenta le 30 juin au soir au quartier général, demandant une capitulation dont les termes sont débattus le 1er et le 2 juillet. Le 2 au soir, la ville renonce à fixer des conditions et ouvre ses portes. Le 3 juillet, le général Oudinot entre vainqueur dans Rome ; le 5, il prend possession du fort Saint-Ange.

Le général Oudinot, rentré en France peu après cette expédition, revint reprendre sa place à l’Assemblée législative. Le bruit court en ce moment (1850) de sa prochaine promotion au titre de maréchal de France.

PACTHOD (MICHEL-MARIE, comte)

né le 16 janvier 1764 à Saint-Julien, ville démembrée du département du Mont-Blanc pour former le département du