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et minutieuse, le général Guillot comparut devant le conseil. Les débats s’ouvrirent le 19 novembre 1813, et par jugement du 24 il fut condamné à la peine de mort à la majorité de cinq voix, comme coupable de négligence, d’insouciance et d’imprévoyance dans son service, en sa qualité de commandant du premier arrondissement de la haute Catalogne, et d’avoir été la cause de la perte du fort de Figuières, soumis à son commandement. Ses coaccusés furent absous. La sévérité extrême de ce jugement n’obtint point la sanction de l’opinion publique. Le 26 du même mois le général Guillot se pourvut auprès de la Cour de cassation qui, par arrêt du 25 janvier 1814, annula lejugement rendu et renvoya l’accusé devant un autre conseil de guerre pour y être procédé à une nouvelle instruction à partir de l’interrogatoire inclusivement et à un nouveau jugement. Mais cette disposition ne put être exécutée par suite des événements politiques survenus en France à cette époque. Enfin, le 13 mai 1814 Louis XVIII rendit une ordonnance, portant : « Le général de brigade Guillot sera mis en liberté, et il ne sera donné aucune suite à l’accusation qui lui a été faite d’avoir été la cause de la perte du fort de Figuières en -18-14. »

Réintégré dans son grade de maréchal de camp le 14 juillet suivant, et nommé au commandement de l’arrondissement de Barcelonnette (Basses-Alpes) le 31 août de la même année, il fut créé chevalier de Saint-Louis.

Lorsque l’Empereur fut revenu de Vile d’Elbe, le général Guillot fut mandé à Paris le 19 avril 1815. Il se présenta aux Tuileries un jour de réception. L’Empereur l’aperçut, il n’avait point oublié qne tous d’eux ils avaient été faits généraux de brigade le même jour au siège de Toulon, et il se rappelait la vive affection qui les unissait autrefois ; s’ap-prochant de cet officier général, il lui dit avec une bienveillance toute cordiale : « Tu ne m’en veux pas, Guillot ; on a été bien sévère, mais que toutsoitoublié.— Sire, lui répondit Je général pénétré de la plus vive émotion, je suis toujours le même, toujours aussi dévoué à Votre Majesté. »

Les rapides événements qui, pour la deuxième fois renversèrent le trône impérial, empêchèrent Napoléon de donner suite à la réparation que sa justice réservait au général Guillot, qui resta en disponibilité. Au second retour des Bourbons, il fut admis à la retraite par ordonnance royale du 6 octobre de la même année, il est mort à Draguignan (Var) le 26 janvier 1818.

GUSLER (PIERRE-GEORGES)

né à Pont-à-Mousse (Meurthe), le 22 octobre 1780, s’engagea à l’âge de 14 ans dans le 7e régiment de hussards, avec lequel il fit plusieurs campagnes à l’armée du Rhin.

Tombé au pouvoir de l’ennemi. il rentra en France en 1799 ; il rejoignit son régiment, passa par tous les grades, et chacun d’eux fut la récompense de sa conduite et de sa bravoure. Il se distingua surtout dans les campagnes de Prusse et de Pologne (1806 et 1807), où il fut nommé simultanément membre de la Légion - d’Honneur et lieutenant. Un autre fait d’armes où il fut grièvement blessé, lui valut le grade d’adjudant-major au 11e cuirassiers ; il y fut bientôt capitaine et se fit remarquer à la bataille d’Essling, où il fut encore blessé dangereusement.

Chef d’escadron en 1811, il fit les campagnes de Russie et de Saxe, eut plusieurs chevaux tués sous lui à Dresde et à Leipzig, y fut lui-même blessé ; nommé major, officier de la Légion