Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/470

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Nord, ce gage de son dévouement à la République, à la représentation nationale. C’est à votre voix qu’elle a renversé les hordes innombrables qui menaçaient d’envahir la France. Tout son sang appartient à la patrie ; c’est à vous d’en disposer en son nom. Je vous présente deux braves soldats qui se sont particulièrement distingués dans la journée du 7, Gaignard, brigadier au 13e régiment de dragons, et Babo, grenadier au 2e bataillon de la 27e demi-brigade. Ils ont enlevé chacun un drapeau à l’ennemi. » Le président, Letourneur de la Manche, lui répondit, et il l’invita aux honneurs de la séance, ainsi que Gaignard et Babo, après lui avoir donné l’accolade.

De retour à l’armée, Privé obtint le grade de capitaine le 27 messidor an III, et resta attaché, en qualité d’aide-de-camp, au général Bonnaud qu’il suivit à l’armée des côtes de Cherbourg lorsque cet officier général alla en prendre le commandement en chef. Chargé, avec une colonne de 800 hommes d’infanterie, d’aller chercher un convoi de grains destiné à l’approvisionnement de la ville d’Angers, le capitaine Privé fut attaqué par un corps de 4,000 chouans. Il lé repoussa et lui fit essuyer une défaite complète, à la suite de laquelle il fit arriver son convoi à Angers. Sur le rapport du général Bonnaud, le gouvernement récompensa les services de cet officier en le nommant chef d’escadron aide-de-camp le 13 pluviôse an IV. Son général ayant reçu le commandement de la cavalerie de l’armée de Sambre-et-Meuse, Privé fit avec lui les campagnes des ans IV et V à cette armée. Il montra beaucoup de valeur dans différents combats, et fut frappé à la main droite d’un éclat d’obus pendant qu’il soutenait près d’Amberg, à la tête de la division de cavalerie, la retraite de l’armée de Sambre-et-Meîise. Une quitta son poste, pour aller se faire panser ; que lorsque toutes les troupes furent repassées sur la rive gauche du Rhin. Ayant cessé ses fonctions d’aide-de-camp à la mort du général Bonnaud, il fut placé provisoirement comme chef d’escadron dans le 13e régiment de dragons le 10 germinal an V, et autorisé, lé 3 fructidor suivant, à se retirer dans ses foyers avec traitement de réforme. Il resta dans cette position jusqu’au 19 floréal an VII, époque à laquelle il fut fait commandant du contingent des conscrits du département du Loiret. Élevé au grade de chef de brigade du 21e régiment de cavalerie le 17 fructidor de la même année, il commanda ce corps pendant les guerres d’Italie des ans VIII et IX, et vint tenir garnison à Nevers pendant les ans X et XL Réformé, le 10 nivôse de cette dernière année, par suite de l’incorporation du 21e de cavalerie dans le Ie’ de carabiniers et dans les 24e, 25e et 26e de dragons, il fut désigné, le 3 germinal, pour aller prendre le commandement du S" régiment de dragons en remplacement de Louis Bonaparte, frère du premier Consul ; mais le gouvernement le plaça à la tête du 2e régiment de la même arme le 13 fructidor. Employé à l’armée des côtes de l’Océan en l’an XII et l’an XIII, il devint membre de la Légion-d’Hon-neur les 19 frimaire et 2b prairial an XII, et membre du collège électoral du département du Loiret. Il fit les campagnes de l’an XIV à 1807 avec la 1" division de dragons de la réserve de cavalerie de la grande armée, et combattit à Wertingen, à Langenan, à Neresheim et à Austerlitz. L’Empereur, satisfait de sa conduite pendant cette courte et glorieuse campagne, lui donna la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur le 4 nivôse an XIV. Le 14 octobre 1806, à Iéna, le colonel Privé exécuta trois charges