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outre nommé officier de la Légion-d’Honneur.

Mis en solde de congé après les événements de 1830, il fut bientôt rappelé, entra dans le 2e régiment de chasseurs, puis nommé colonel du 1" régiment avec lequel il fit la campagne de Belgique.

M. de Prévost fut créé commandeur en 1838, puis général de brigade, puis enfin promu au grade de général de division le 7 décembre 1848.

PRIVÉ (YTHIER-SILVAIN, baron)

maréchal de camp, né le 19 juillet 1762 à Vannes (Loiret), entra au service comme soldat dans le corps des carabiniers, le 15 mai 1779, et obtint son congé le 22 septembre 1781. Le 14 juillet 1787, il s’engagea dans le régiment de Dauphin-Dragons (7° de l’arme), et y servit jusqu’au 15 octobre 1789, époque à laquelle il passa comme soldat dans le bataillon de Sully, incorporé dans le 1" du Loiret. Nommé le 25 janvier 1792 sous-lieutenant au 13e dragons, il rejoignit son régiment à Thionville, et lorsque les Autrichiens vinrent faire le siège de cette place, il se fit remarquer par son courage dans les différentes sorties de la garnison. Dans celle qui eut lieu le 22 septembre 1792, Privé passa la Moselle à la tête de 16 dragons, attaqua un poste ennemi qui gardait un magasin considérable de subsistances, et fit de sa main quatre prisonniers. Dans celle du 16 octobre suivant. il s’empara d’un convoi de grains. Promu lieutenant le 20 avril 1793, il servit pendant cette année et la suivante à l’armée du Nord. Chargé, avec 30 dragons de son régiment, de chasser les Prussiens d’un poste retranché qu’ils occupaient près de l’abbaye d’Anchin, il attaqua l’ennemi avec la plus grande intrépidité, et, quoique blessé d’un coup de feu à la jambe droite, dès le commencement de l’action, il poursuivit l’ennemi avec vigueur et lui fit 10 prisonniers, parmi lesquels se trouvait l’officier qui commandait le poste. Passé comme lieutenant aide-de-camp auprès du général Bonnaud, le 28 thermidor an II, il continua de faire la guerre à l’armée du Nord pendant une partie de l’an III. Son général lui ayant ordonné de faire la reconnaissance des lignes de Breda, il s’acquitta de cette mission en homme d’intelligence et de cœur. Son rapport indiquait avec une grande précision la force et l’emplacement des postes ennemis, ainsi que les points susceptibles d’être attaqués avec quelque chance de succès. Le général en chef Pichegru suivit de point en point les indications que contenait ce rapport ; l’attaque réussit complètement, et l’ennemi perdit toute son artillerie.

Le général en chef, en témoignage de sa satisfaction, chargea le lieutenant Privé de porter à la Convention nationale les 19 drapeaux pris dans cette glorieuse journée. Le 26 nivôse an III, il fut admis à la barre, et s’adressant à l’Assemblée, il s’exprima en ces termes : « Citoyens représentants, l’armée du Nord continue de poursuivre sans relâche les ennemis de la République. Elle ne connaît point d’obstacles quand vous ordonnez au nom de la patrie, et elle est payée de toutes ses fatigues par la perspective de la liberté et du bonheur du pays. La mémorable journée du 7 nous a valu des avantages immenses ; nous nous sommes emparés des positions qu’il importait le plus d’occuper pour porter les plus terribles coups aux armées anglaise et hollandaise. Nous avons fait un grand nombre de prisonniers, et l’ennemi nous a laissé plus de 300 pièces de canon et une grande quantité de munitions. Enfin, nos braves soldats ont enlevé dans cette journée 19 drapeaux qu’ils m’ont chargé de vous présenter. Citoyens représentants, recevez, au nom de l’armée du