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4,000 hommes de vieilles troupes et 100 pièces de canon.

Il apprit le 10 avril l’abdication de Napoléon et envoya aussitôt son adhésion aux actes du gouvernement provisoire et au rétablissement des Bourbons.

Au mois de juin, il commanda le département de la Mayenne. Au 20 mars, il se trouvait sous les ordres du duc de Bourbon, et n’abandonna pas la cause royale ; il fit même de grands efforts pour retenir ses troupes dans l’obéissance ; mais Napoléon l’emportait, et le 24, Ha-melinaye fit sa soumission. On le laissa d’abord sans emploi. Ce ne fut que le 24 mai qu’il fut envoyé à Tours commander la 22e division. Dès le 12 juillet, il fit reprendre la cocarde blanche aux troupes, et le lendemain, à l’arrivée à Tours d’autres troupes et d’officiers sans emploi, il courut les plus grands dangers, et sa vie fut longtemps menacée. Il’avait tenté de réunir la garde nationale, mais inutilement. Croyant arrêler le désordre, il permit au maréchal de camp Nicolas de reprendre la cocarde tricolore que les troupes n’avaient pas quittée. Le lendemain, il quitta Tours pour se rendre auprès du ministre de la guerre. Le roi approuva sa conduite, et le ministre le renvoya à Tours où il resta jusqu’au 10 novembre et y licencia neuf régiments.

Le général Hamelinaye a exercé depuis plusieurs commandements. Il fut nommé grand officier de laLégion-d’Hon-neur en 1820, et commandeur de Saint-Louis en 1821, puis enfin élevé aux dignités de vicomte et de comte en 1827 et 1829. Resté à Dijon en 1830, le lieutenant-général Jan de La Hamelinaye, classé pour 1831 dans le cadre d’activité fixé par l’ordonnance du 15 septembre 1830, obtint définitivement sa retraite le 2 décembre 1832 et se retira à Contest (Mayenne).

JANIN (ANTOINE, baron)

né à Chambéry le 16 septembre 1775, entra au service comme chasseur à cheval au 14° régiment, le 15 septembre 1792, sous-lieutenant en 1793. Zélé, exact et d’une discipline sévère, il avait franchi de trimestre en trimestre les grades subalternes ; il fut moins heureux pour la keu-tenance ; elle se fit attendre pendant sept ans.

En l’an X, il passa avec ce grade dans la gendarmerie d’élite et fut nommé chef d’escadron, avec rang de colonel le 5 décembre 1810. Lorsque Eugène fut nommé vice-roi, M. Janin le suivit à Milan pour y organiser sa garde. Plus tard, il suivit Napoléon en Espagne et en Russie.

Il fut à Moscou membre de la commission instituée pour juger les incendiaires de cette ville. Il fut créé baron-au retour de cette campagne.

En 1814, il escorta Marie-Louise à Blois, et quelques jours plus tard, sans l’ordre de M. de Labouillerie, trésorier général du domaine extraordinaire, il ramena à Paris les fourgons renfermant les trésors et les diamants de la couronne,*-gui furent conduits aux Tuileries, et non pas au trésor.

La gendarmerie d’élite ayant été dissoute, M. Janin entra comme colonel dans la gendarmerie royale, et peu après dans la 1" compagnie des mousquetaires avec le grade d’aide-major. Au 20 mars, il suivit le roi jusqu’à Béthune et revint à Paris. A la deuxième Restauration,, il fut nommé maréchal de camp à la date du 19 mars.

En 1816, il fut fait inspecteur général de gendarmerie et passa en 1823, au commandement de la subdivision militaire de Bayonne. En novembre i 827, il reçut la croix de grand officier. En juillet 4830, il commandait à Bordeaux, et au premier bruit des troubles de Paris, avait tout préparé pour la résis-


jor. Ceux-ci ont à peine le temps de se sauver en toute hâte, un régiment prussien met bas les armes ; par suite de ce coup de main dont le premier corps profita, toute l’armée de Blucher capitula le lendemain et défila prisonnière devant le prince de Pontecorvo.

Le 1er janvier 1807 M. Janin fut nommé capitaine au choix du corps. Après la bataille d’Eylau, il reçut la Croix d’honneur et devint aide-de-camp du général Razout, puis du général Friant. En 1808 il rejoignit de nouveau le général Razout en Espagne et fit partie du troisième corps sous les ordres de Moncey. Il se distingua à l’attaque de Valence, au siège de Saragosse, aux batailles de Tudela et de Saragosse et assista à onze combats partiels en 1809. Janin suivit son général à la grande armée, se trouva à la bataille d’Enzersdorf, et dégagea le général Razout à Wagram, au moment où celui-ci ayant dépassé la ligne de ses tirailleurs se trouvait enveloppé par la cavalerie autrichienne. Il fut nommé alors chef de bataillon, fut envoyé à Châteauroux pour organiser et commander un régiment (3 janvier 1810) et alla rejoindre à Salamanque l’armée de Portugal. Le maréchal Ney lui donna le commandement du 6e bataillon du 82". Il prit le commandement de ce régiment pendant le siège d’Al-meïda à la bataille de Bousaco (27 septembre), le commandant Janin se distingua particulièrement. Pendant la retraite de Portugal, il commanda plusieurs fois l’extrême arrière-garde et y déploya une grande valeur.

Envoyé en France pour réorganiser son bataillon qui avait beaucoup souffert, il fut conservé major (lieutenant-colonel), repartit pour l’Espagne où il arriva le 19 juillet, fut employé à la petite guerre, déjoua les projets du chef el