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armes, qu’il eut à repousser l’attaque d’un parti de Hularis.

Quelques jours après, envoyé à l’armée de Custine, il en soutint la retraite depuis Francfort jusqu’au fort Kœnig-stein. Chargé pendant le siège de Mayence de défendre le fort de Mars, situé sur la rive droite du Rhin, il s’y maintint depuis le 4 janvier 1793 jusqu’au 15 juillet suivant, époque de la reddition de cette place, Dans cet intervalle, il s’empara, le 10 mai, des îles de WeissenaUj enleva, le 9 juin, la batterie de la redoute de Gustawensbourg, prit,’ le 11, le village de Kostheim, ainsi que la redoute de la. Briqueterie, où il fut blessé d’un coup de baïonnette qui lui traversa la mâchoire inférieure et la langue, et fit échouer, le 14 juillet, une entreprise de l’ennemi sur le fort qu’il commandait. Cette affaire valut à Jordy le grade d’adjudant-général chef de brigade qui lui fut conféré le 21 juillet.

Destinê, comme toute la garnison de Mayence, à ’faire partie de l’armée des côtes e Cherbourg, il suivit dans la Vendée le général Aubert-Dubayet, qui l’investit provisoirement du commandement d’une brigade à la tête de laquelle il chassa, le 7 septembre, les rebelles du bourg de Rouâmes. ; enleva d’assaut, le 3 brumaire an II, la petite ville de Ver-ton et y prit trois pièces de canon, des caissons, beaucoup de chevaux et une soixantaine d’hommes, et le 11 du même mois, poursuivant Charette, il força le, canal de Grandlieu. Le lendemain, à la prise du port Saint-Père, il se jeta àJa nage avec quelques soldats, et parvint, sous le feu de l’ennemi, à ramener de la rive opposée des bateaux nécessaires au passage du général en chef et de son état-major.

Il battit ensuite les Vendéens à Pa-zanne, emporta, le 11 nivôse, la ville de Chollet, et se trouva, le \.’i, à la reprise de Noirmoutiers, par le général Haxo. Avant le débarquement, Jordy, impatienté de la lenteur que mettaient les embarcations à gagner le rivage, s’élance dans la mer et commence l’attaqué par la pointe de la Fosse ; mais à peine a-t-il touché la terre qu’il est atteint d’une balle qui lui fracasse la cuisse et la jambe gauche ; néanmoins, porté sur des fusils, il continue à diriger les troupes sous ses ordres, jusqu’à ce que, de nouveau frappé à la tête, on fut obligé de l’enlever du champ de bataille, au moment où les insurgés l’abandonnaient. Le lendemain il reçut sa promotion au grade de général de "brigade. Sa santé n’était point encore rétablie lorsqu’il fut envoyé à l’armée du Rhin, et nommé commandant de Strasbourg.

Désireux de se signaler dans un emploi plus actif, il demanda, le 18 brumaire an ill, d’aller se joindre aux troupes qui formaient le siège de Mayence. Grièvement blessé, le 30, à l’affaire du camp de Weissenau, il lui fallut quitter de nouveau l’armée. Rappelé à l’activité, le’13 messidor, et placé sous les ordres de Desaix, il offrit à ce général de se rendre sur la rivé droite du Rhin’pour examiner les positions ennemies. Cette offre ayant été acceptée, Jordy resta pendant trois jours au milieu des Autrichiens. Il servit ensuite sous Pichegru jusqu’au mois de prairial an IV. A cette époque, Moreau ayant pris le commandement, il confia à Jordy le soin d’organiser de fausses attaques depuis Bâle jusqu’à Maïskolsheim, et de tenter le passage du Rhin à l’endroit qui lui paraîtrait le plus convenable. 11 passa ce fleuve le 6 messidor, près du village de Nonnenweiler, d’où il chassa un corps d’émigrés qui le défendaient avec acharnement.

Le 26, attaché à la division du général Férino, qui commandait l’aile droite