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Le baron de Jouffroy a fait la campagne de 1792 à l’armée du Nord ; il assista aux sièges de Namur, de Maëslricht et à celui de Valenciennes, où il commanda l’artillerie de la citadelle ; il y reçut deux blessures et fut fait prisonnier avec la garnison. Rendu à la liberté, il se trouva au siège de Lyon à la direction des batteries d’attaque. Nommé capitaine de lrc classe, il passa à l’armée des Pyrénées-Occidentales, où il fit les campagnes de 1793, 1794 et 1795. Le 27 novembre 1793, il reçut un coup de feu au siège de Fontarabie.

En 1796, il était sur les côtes de Brest ; nommé sous-directeur du parc de l’expédition d’Irlande, il mouilla pendant quinze jours dans la baie de Bautry.

Il fit ensuite les campagnes de 1797, 1798, 1799, 1800 sur les côtes de Brest et à Belle-Isle.En 1800,il passa à l’armée du Rhin, et se trouvait à Landau. En 1803,il se trouvait en Hollande. Il y reçut l’ordre de se rendre à Lille pour prendre la direction’d'artillerie de cette place. Colonel-directeur du parc d’artillerie du 3e corps, sous les ordres du maréchal Davoût, il fit les campagnes de 1805,1806 (double), 1807, 1808, 1809, 1810, 18H à la grande armée en Allemagne, en Autriche, en Prusse et en Pologne ; s’est trouvé aux batailles d’Austerlitz, d’Auer-stadt, d’Eylau, de Wagram.

L’Empereur lui fit délivrer le brevet de général de brigade le 23 juin 1811 avec les titres d’inspecteur-directeur général de l’artillerie et de baron de l’Empire.

Le général Jouffroy, pendant la désastreuse campagne de Russie en 1812, appartenait au 1" corps commandé par le prince d’Eckmulh en qualité de directeur général du parc d’artillerie.

Il assista aux batailles de la Moskowa, de Krasnoé, de la Bérésina. Pendant une partie de la retraite, il fut chargé du

commandement du parc d’artillerie du 1" corps, et eut le bonheur de le sauver d’une perte totale près de Krasnoé par une marche de dix lieues à travers champs.

En 1813, il organisa et commanda l’artillerie du 13° corps et de la 32" division militaire, toujours sous les ordres du maréchal Davoût. Il créa à Hambourg tout le matériel d’artillerie nécessaire à la défense de cette place, et se trouva aux combats des 9 et 17 février 1814 dans les îles de Willemsberg.

Le général baron de Jouffroy n’avait que 49 ans lorsqu’une mesure inique le mit à la retraite le 1" janvier 1816. Rétabli dans le cadre de réserve le 1" avril 1831, il fut remis à la retraite, pour raison d’âge, le 1" mai 1832,

Depuis ce temps, M. de Jouffroy, rendu à la vie privée, a toujours habité Lille, où il s’est fait aimer et respecter par ses nobles qualités. Sa carrière militaire avait été longue et honorable ; sa car-r rière civile ne le fut pas moins : officier général distingué, brav.e défenseur de son pays, il consacra sa vieillesse à ses concitoyens, et surtout aux pauvres. On le vit pendant vingt-sept ans président du bureau de bienfaisance de la ville de Lille.

Il est mort dans cette ville le 30 septembre 1846.

M. de Jouffroy avait été créé chevalier de la Légion-d’Honneur à la création, le 12 décembre 1803 ; il en fut nommé officier le 15 juin 1804 et commandeur le 7 juillet 1807.

Le roi Louis XVIII le fit chevalier de Saint-Louis le 19 juillet 1814.

JOURDAN (JEAN-BAPTISTE)

maréchal de France, né à Limoges le 29 avril 1762, s’enrôla en 1768 dans le régiment d’Au-xerrois, et fit la guerre d’Amérique. En 1790, il était capitaine des chasseurs de la garde nationale de Limoges. Il fut ’nommé en 1791 commandant en chef du

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