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C’était là au surplus qu’habitait la bourgeoisie de Saint-Étienne : des marchands de rubans, Descours, Croizier, la veuve Molle, Cuisset, la veuve François Neyron ; des fonctionnaires, des hommes de lois, Legouvé, directeur des Aides ; Rambert Gonyn, directeur lieutenant de l’Élection ; Ronzil, conseiller à l’Élection ; Jovin-Molle qui fut député à la Législative ; le commandant de Fyard et le chevalier de Rostaing, de la Manufacture Royale d’armes ; les notaires Vinoy et Lardon[1].

Le succès du commerce de Maurice Thiollier apparaît normal et on comprend que ce dernier ait pu acquérir une petite fortune.

Il était originaire d’une paroisse du Lyonnais, Saint-Jean de-Toulas, où il naquit en 1743. Saint-Jean confine à Saint Romain-en-Gier, à onze kilomètres de Givors. Le graveur J.-J. de Boissieu y possédait une maison de campagne et les paysages locaux se retrouvent dans plusieurs de ses œuvres.

De bonne heure Maurice Thiollier émigra à Saint-Étienne. Un acte du 21 mai 1769 indique qu’il avait loué d’un sieur J. Dupuy une maison avec cave sise rue Grenette « en face du poids de ville », au prix annuel de 220 livres.

Il avait épousé Melle Marie-Anne Fontvieille, de Valfleury, dont il eut huit enfants, trois fils et cinq filles[2]. Plusieurs

  1. L’Élection de Saint-Étienne à la fin de l’ancien régime, par Galley, Saint-Étienne, imprimerie Ménard 1903 (page 223 et suivantes). — Plan de Saint-Étienne de 1767-1775. (Bibliothèque de Saint-Étienne.)
  2. De son mariage avec Marie-Anne Fontvieille, Maurice Thiollier eut huit enfants, tous baptisés dans l’église Notre-Dame de Saint-Étienne :
    1° François, né le 30 mai 1770 ;
    2° Jeanne-Marie, née le 3 août 1771 ;
    3° Claudine, née le 1er juillet 1772 ;
    4° Catherine, née le 17 août 1773 ;
    5° François, second du nom, né le 26 juin 1774 ;
    6° Jean-Marie, né le 26 octobre 1775 ;
    7° Jean-Marie, deuxième du nom, né le 21 octobre 1776 ;
    8° Antoinette, née le 14 janvier 1779.
    Le testament de Maurice Thiollier porte la date du 1er juin 1807 et fut reçu par un notaire de Lyon, Me Berthon-Fromental, montée de la Glacière. Il semble que Thiollier, craignant des indiscrétions à Saint-Étienne, se soit rendu au chef-lieu de la Cour d’Appel où il descendit à l’hôtel des Quatre Chapeaux, pour donner à ses dernières volontés un caractère plus confidentiel.
    Aux termes de ce testament il lègue à sa femme Marie-Anne Fontvieille le quart en usufruit et le quart en toute propriété de ses biens. À sa fille Catherine, il lègue par préciput et hors part la nue propriété de la fraction soumise à l’usufruit de Madame Thiollier.