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habitants de Saint-Étienne, ce qui suppose une Charte de franchise dont nous avons perdu le texte.

Au xive siècle, un hôtel-Dieu est installé au sud de l’église, Guichard d’Urgel, frère de Jocerand d’Urgel, seigneur de Saint-Priest, lui lègue soixante sols viennois[1].

À défaut de remparts, le modeste bourg est exposé à toutes les aventures. Aussi les troupes anglaises et navarraises qui, sous les ordres de Robert Knolles, d’Alle de Buet et du mystérieux Poursuivant d’amour incendient en 1359 l’abbaye de Valbenoîte y exercent-elles librement leurs ravages.

Sur les événements du xve siècle, les chroniques sont presque muettes.

Les délégués des habitants ne portent plus le nom de syndics ; ils s’appellent consuls, comme les élus de Provence. D’accord avec les officiers du seigneur, ils embellissent la ville, achètent le pré de la Foire (1410), maintenant place du Peuple, bâtissent des fortifications et arrachent à Gabriel de Saint-Priest une diminution de redevances (1477-1493). L’église paroissiale « la Grand », suivant l’expression populaire, est reconstruite ; mais, faute de ressources, elle reste inachevée.

Cependant, un acte de transaction reçu le 17 décembre 1524 par le notaire Benoît Ponthus améliore le régime municipal stéphanois et clôt les procès que les bourgeois de Saint-Étienne avaient intentés au seigneur de Saint-Priest par devant le juge ordinaire de Forez et le sénéchal de Lyon. Les attributions des consuls sont précisées ; ils conservent la garde de la ville, la surveillance de la vente des denrées, le droit de voter certaines taxes ; mais la police leur est refusée et ils ne pourront disposer des voies et places publiques.

Deux terriers, le terrier Vitalis, dressé au milieu du xve siècle, et le terrier Paulat, rédigé en 1515, rendent visible l’aspect de la ville à cette époque.

M. Galley, dans son introduction au Catalogue des livres et

  1. Sur la famille d’Urgel de Saint-Priest, une étude très complète a été publiée par Louis de Châteauneuf : Notes sur les degrés généalogiques des d’Urgel-Saint-Priest, un vol., Paris, Picard édit., 1908. – Leurs armes sont : Cinq points équipollés à quatre d’azur.
    Louis de Châteauneuf n’est que le pseudonyme du dernier des comtes de Saint-Priest d’Urgel.