Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/181

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— Ma bien-aimée ! votre bien-aimée ! Est-ce que votre père et votre mère savent un mot de ce bel amour ? Et Louise Rosemeyer ? Est-ce honnête de dire de ces choses-là devant une enfant, ou à une enfant, qui désobéira à sa maman, parce qu’elle se sera fourré dans la tête qu’elle est majeure, en s’entendant appeler : ma bien-aimée !

Que signifie : cet enlèvement sur les ailes de la poésie !

Où sont-elles, vos ailes ? Vous n’en avez pas, vous, ni votre chanson ! Essayez un peu, pour voir, essayez de traverser seulement le canal des Lauriers, qui n’est pas bien large, à l’aide de ces ailes-là !

Mais, lors même que vous en auriez, des ailes, cela vous donnerait-il le droit de faire une proposition aussi indécente à une jeune fille qui n’a pas fait sa première communion ! Et quand elle aurait communié, que veut dire cette proposition de s’envoler avec vous ! Fi ! Fi ! Fi donc !

» Vers les rives du Gange !
J’y connais la plus belle contrée ! »

— Eh bien, allez y tout seul, et louez y une villa, mais n’emmenez pas avec vous une enfant qui a le devoir d’assister sa mère dans son ménage !

Mais, à coup sûr, ce n’est pas votre intention. D’abord, avez-vous vu le Gange ? Non. Vous ne pouvez donc pas savoir si la vie y est bonne et facile.

Je vais vous dire, moi, ce qu’il en est, de cette affaire-là :

Mensonge sur mensonge. Voilà tout. Dans toutes Ces rapsodies vous vous faites l’esclave de la rime et de la mesure. Si le premier vers s’était terminé