Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/185

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Écrivez tout cela à votre père, et sans lui rien déguiser. Dans les questions de principes, voyez-vous, je ne crains personne.

Chez Busselinck et Waterman, les filles seraient parties avec vous pour le Gange, et en ce moment, vous seriez peut-être, là-bas, sous votre arbre, couché sur le gazon. Mais, comme vous avez eu la chance d’écouter la voix de la raison qui parle par ma bouche, vous êtes tranquillement assis, dans une bonne chaise, et dans une bonne maison, chez moi, enfin.

Écrivez donc tout cela à votre père. Dites lui, en outre, que vous lui savez grand gré de vous avoir envoyé chez nous ; que je vous soigne comme mon propre enfant ; que la fille de Busselinck et Waterman s’est sauvée de la maison paternelle ; et saluez le bien de ma part.

Ah ! n’oubliez pas d’ajouter que je lui abaisserai encore son courtage de l/16 pour cent, au-dessous de l’offre de ces escrocs, étant décidé à ne pas me laisser supplanter par des rien du tout, qui arrachent le pain de la bouche d’un concurrent, en faisant des conditions aussi favorables qu’insensées à des maisons honorables comme la maison Stern.

Cela posé, faites moi le plaisir de choisir quelque chose de plus solide et de plus convenable, pour les lectures que vous ferez chez les Rosemeyer.

J’ai découvert, dans le paquet de l’Homme-au-châle, des notices sur la production du café, durant les vingt dernières armées, dans toutes les régences de Java. Un soir, lisez-nous cela.

Puis ne traitez plus les jeunes filles, et nous tous, tant que nous sommes, de cannibales et d’anthropophages, ayant dévoré ou avalé une partie de votre individualité. Ce n’est pas convenable !…