Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XI.


C’est ce qu’il me fallait prouver ! comme dirait monsieur Prudhomme. Maintenant que Louise Rosemeyer sait à quoi s’en tenir sur monsieur Prudhomme, lecteur, laissez-moi vous dire que, je considère ce chapitre-ci, comme essentiel. Pourquoi ? Tout simplement, parceque, d’après mon humble avis, il vous fera mieux connaître Havelaar. Au point où nous en sommes, il est évident que le héros de cette histoire, c’est lui.

.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .

— Qu’est-ce que c’est que ça, chère femme ? Des cornichons et des concombres ! Au nom du ciel, ma Tine bien-aimée, ne nous donne jamais de l’acide végétal, avec des fruits ! Des concombres salés, de l’ananas salé, du potiron salé, du sel ! Du sel partout ! Du sel avec tout ce qui vient de la terre ! Du vinaigre avec le poisson et la viande… Mais, j’ai vu quelque chose d’approchant dans Liebig !…

— Mon cher Max, répondit Tine en riant, depuis combien de temps, crois-tu donc que nous soyons installés ici ? Tous ces articles-là sortent de chez madame Sloterin.

Havelaar se rappelait à peine, qu’arrivée de la veille, Tine n’avait pu, avec la meilleure volonté du monde, rien arranger ni à la cuisine, ni dans le ménage. Il lui semblait vivre à Rankas-Betoung depuis plus d’un an. N’avait-il point passé la nuit, absorbé dans la lecture des archives ? Et, son âme ne s’était-