Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/298

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Cependant, maman… écoute ; qu’est-ce encore ?
_______________________— Un cerf
Attardé dans le bois, et qui, maintenant,
Retourne vite à son abri, et veut se reposer
Près d’autres cerfs qui lui sont chers ! —
_______________________— Maman,
Ce cerf a-t-il une petite sœur, comme moi,
Et une maman, aussi ?
__________— Je ne sais, mon enfant.
— Ce serait triste si cela n’était pas ainsi !
Mais, maman, vois… qu’est-ce qui brille, là, dans la feuillée ?
Vois comme cela saute et danse… est-ce une étincelle ?
— C’est une mouche à feu. —
______________Puis-je l’attraper ?
— Tu le peux, mais cette petite mouche est si délicate,
Que tu lui feras mal certainement, et dès que
Tu l’auras touchée trop rudement avec tes doigts,
La petite bête tombera malade, mourra, et ne brillera plus.
— Ce serait dommage ! Non, je ne l’attraperai pas.
Regarde, elle disparaît là-bas… non elle vient par ici !
Je ne l’attraperai pas, pourtant !… Elle s’envole encore.
Elle est contente que je ne l’aie pas attrapée !
Elle vole… là… en haut ! Tout en haut ? Et ça, qu’est ce que c’est ?
Est-ce que, là, c’est aussi des mouches à feu ?
_______________________— Ce sont
Les étoiles.
____— Une !… cent… mille ?
Combien y en a-t-il donc, là ?
__________— Je ne sais pas.
Personne encore n’a compté le nombre des étoiles
— Dis, maman : lui, non plus, il ne compte pas les étoiles ?
— Non, cher enfant, lui, non plus.
_______________________— Est-ce loin,
Là-haut, où sont les étoiles ?
_______________________— Très loin !
— Mais ces étoiles-là ont-elles aussi du sentiment ?
Et, si je les touchais avec ma main,
Seraient-elles malades aussitôt, et perdraient-elles