Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/308

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Havelaar avait donné l’ordre au contrôleur de faire une enquête là-dessus, lui recommandant de produire les prix véritables, sans faire attention à ce qui avait lieu jadis ; et Dipanon avait suivi ses injonctions.

Mais, les prix ne s’étant pas trouvés conformes aux rapports des années précédentes, on demandait la cause de cette différence, et c’était cela que Dipanon trouvait si difficile.

Havelaar, qui savait très bien le revers de cette affaire, si simple en apparence, répondit qu’il donnerait par écrit son appréciation sur cette difficulté-là ; et parmi les pièces, étalées devant moi, je trouve la copie d’une lettre paraissant être la conséquence de cette promesse.

Si le lecteur se plaint de ce que je l’arrête pour lui faire lire une correspondance relative au prix du boisage, dont il se soucie fort peu, je le prierai de ne pas perdre de vue, que par le fait il est ici question de toute autre chose, c’est-à-dire des affaires de l’administration intérieures aux Indes et de sa situation.

La lettre qu’on va lire jette non seulement un rayon de clarté, en plus, sur l’optimisme artificiel dont j’ai parlé ; elle signale en même temps les difficultés rencontrées par un homme tel que Havelaar, quand cet homme voulait aller tout droit son chemin, sans se donner la peine de se retourner.


Rangkas-Betoung, le 15 mars 1856.

À monsieur le contrôleur de Lebac.

Quand je vous retournai l’honorée du directeur des Travaux Publics, du 16 février dernier, n°. 271/354, je vous priai de répondre à la demande y contenue, après délibération avec le Prince-Régent, en faisant