Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/371

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J’aurais préféré pourtant la réciter en malais… le malais est l’italien de l’Orient.


» Voyez comme l’écureuil cherche sa nourriture
Sur le cocotier. Il monte, descend, et folâtre à droite, et à gauche ;
Il tourne autour de l’arbre, il saute, tombe, grimpe, et retombe…
Il n’a pas d’ailes, et pourtant il est agile, comme l’oiseau.
Salut à toi, mon écureuil, je te souhaite du bonheur !
Toi, tu trouveras certainement la nourriture que tu cherches.
Mais, moi, seul, assis sur la lisière de cette forêt,
J’attends la nourriture de mon âme.
Depuis longtemps déjà mon écureuil s’est rassasié,
Depuis longtemps il est rentré dans son petit nid, lui ;
Mais, moi, j’ai l’âme,
Et le cœur toujours amèrement tristes… Adenda ! »


Personne encore sur le sentier qui va de Badour à l’arbre !…

L’œil de Saïdjah courait après un papillon, qui semblait se réjouir de la chaleur naissante.

Et il chanta :


» Voyez, là-bas, comme il voltige, ce papillon !
Ses ailerons reluisent pareils à une fleur multicolore.
Son petit cœur s’est épris de l’amandier en fleurs.
Bien certainement, il cherche sa bien-aimée aux doux parfums.
Salut à toi, mon papillon, je te souhaite du bonheur !
A coup sûr, toi, tu trouveras ce que tu cherches ;
Mais, moi, seul, assis sur la lisière de cette forêt,
Je ne trouverai pas ce que mon âme attend.
Depuis longtemps déjà le papillon a embrassé, lui,
La fleur qu’il aime tant !
Mais, moi, j’ai le cœur,
Et l’âme toujours amèrement tristes… Adenda !


Et personne ! personne sur le sentier, qui va de Badour à l’arbre !…