— Ah ! s’écrièrent à la fois Dipanon, et Declari. Ce n’était pas difficile de comprendre pourquoi,
Havelaar était nommé précisément à Ngawi.
On le faisait servir à l’essai… et par cet essai, par cette épreuve impossible à subir pour lui, on comptait voir s’il était capable de venir à résipiscence.
— Il y a encore une raison pour que je n’y aille pas ! ajouta-t-il. Le Gouverneur-général actuel résignera bientôt ses fonctions. Je connais son successeur, et je sais qu’il n’y a rien à attendre de lui. Donc, pour faire encore à temps quelque chose pour cette malheureuse population, il faut que je parle au Gouverneur-général d’aujourd’hui, avant son départ. Si je vais en ce moment à Ngawi, ce sera chose impossible… Tine, écoute !
— Cher Max ?
— Tu as du courage, n’est-ce pas ?
— Max, tu sais que j’en ai toujours quand je suis près de toi.
— Eh bien !
Il se leva, et il écrivit la lettre suivante, qui, selon moi, est un modèle d’éloquence.
J’ai eu l’honneur de recevoir la dépêche de cabinet, du 23 courant, N°. 54, qui m’a été expédiée par ordre de votre Excellence.
En réponse à cette pièce, je me vois dans la nécessité de prier votre Excellence de vouloir bien accepter ma démission, et de me permettre de quitter honorablement le service de l’État.