Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/434

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Il attendait ; en fin de compte, il fit une dernière demande d’audience.

On lui répondit cette fois que Son Excellence ne pouvait la lui accorder, en étant empêchée par les apprêts de son prochain départ, besogne bien plus importante que les autres.

Max supplia Son Excellence de lui donner une demi-heure, dès qu’elle aurait une éclaircie entre deux affaires.

Bref, il apprit que Son Excellence, partait le lendemain même.

Ce fut un coup de foudre pour lui ? Il se raccrochait convulsivement à la croyance que le Gouverneur-général démissionnaire était un honnête homme… et un honnête homme trompé.

Un quart d’heure lui eût suffi pour prouver la justice de sa cause, et on n’avait pas l’air de vouloir lui donner ce quart d’heure !

Parmi les papiers de Havelaar, j’ai lu une copie ou plutôt la minute d’une lettre écrite par lui au Gouverneur-général, la veille du départ, de ce dernier pour la mère-patrie.

Sur la marge se trouvent ces deux mots, au crayon :

Pas exactement.

D’où je conclus qu’en copiant son brouillon, Havelaar a dû y changer quelques phrases.

Je prie le lecteur de ne pas laisser passer ce détail, afin qu’en se basant sur l’absence du mot-à-mot textuel de cette pièce, on n’en vienne pas à douter de l’authenticité des autres pièces, qui, toutes, sont écrites et signées d’une main étrangère, avec ces trois mots : pour copie conforme.

La personne à qui cette lettre fut adressée pourrait avoir envie d’en publier le texte exact.