Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/63

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pouvoir au monde ne l’empêchera d’entonner des chants en harmonie avec son sentiment, et qu’il aimerait mille fois mieux se taire, que de voir jeter ses pensées dans le moule de la banalité. — Frédéric écrit : bannalité, mais ce n’est pas mon avis. Le mot est assez long avec un n. —

De la part de Stern je trouvais cela purement insensé, mais, mon métier avant tout, et le vieux étant une bonne maison, nous arrêtâmes :

1°. Qu’il me livrerait, chaque semaine, deux ou trois chapitres pour mon livre.

2°. Que je ne changerais rien à sa rédaction.

3°. Que Frédéric corrigerait les fautes d’orthographe.

4°. Que, de temps à autre, j’aurais le droit d’écrire un chapitre, pour donner au livre un aspect solide.

5°. Que le titre serait : Des ventes de cafés de la société hollandaise de commerce.

6°. Que Marie recopierait le tout, au net, pour l’impression ; mais que les jours où le linge reviendrait de la lessive on ne lui pousserait pas l’épée dans les reins.

7°. Que chaque semaine, les chapitres achevés seraient lus à la réunion.

8°. Que toute immoralité serait bannie.

9°. Que mon nom ne figurerait pas sur la couverture, vu ma profession de commissionnaire.

10°. Que Stern serait autorisé à publier une traduction de mon livre en français, en allemand, et en anglais, puisqu’il prétend qu’à l’étranger on comprend mieux ces sortes d’ouvrages que chez nous.

11°. Que j’enverrais à l’Homme-au-châle une rame de papier, une grosse de plumes, et un cruchon d’encre. Stern insistait fortement là-dessus.

Je consentis à tout, tant j’étais pressé, pour mon