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PAR LE GLACIER DE LA CHARPOUA

comme alternative que nous devrions essayer le Dru ; mais ce plan ne trouva pas faveur à nos yeux, et nous partîmes sans projet bien défini. Après avoir atteint le Glacier de la Charpoua, nous attaquons la glace et discutons sérieusement notre plan, nous décidant finalement à examiner les mérites de notre couloir. Nous nous défendons l’un et l’autre de toute intention de l’ascensionner mais pourtant nous voulons le reconnaître suffisamment haut pour voir s’il est digne d’une seconde tentative. Plus tard, dans la journée, le cœur réchauffé par la proximité du sommet et aussi par une bouteille de Champagne, nous dûmes nous avouer qu’un faible espoir d’escalader le sommet nous avait poussés dans notre voie. Mais pour revenir à mon histoire, Burgener, comptant bien intérieurement faire le travail des grands jours, me tend la lanterne parce qu’il ne veut pas se fatiguer prématurément. Nous trouvons le glacier assez crevassé, et de nombreuses marches doivent être taillées ; pourtant à l’aurore nous atteignons la langue de rochers qui coupe le Glacier de la Charpoua en deux bras. Cette langue de roc est maintenant plus connue sous le nom de Gîte du Grand Dru, et

    C. Hudson, et G. Hodgkinson avec M. Croz, Jean Ducroz et P. Perren avaient découvert et suivi la route beaucoup moins dangereuse de l’Arête du Moine et, chose curieuse, n’appréciant pas la portée de cette découverte, conseillaient la route Whymper ( Voy. Alpine Journal, 11, p. 132 et 111, p. 68-75 ; Écho des Alpes, 1871, p. 153-64). Un autre côté, la terrible pente d’Argentière, avait été escaladé, le 31 juillet 1876, par MM. Middlemore, J. O. Maund, II. Cordier, avec les guides Johann Jaun, Jakob Anderegg et A. Maurer ; on trouvera à ce sujet une note technique dans l’Alpine Journal, VIII, p. 105, une description de cette rude chevauchée par M. Maund, p. 289, et deux courts récits de M. H. Cordier, Bulletin du Club Alpin Français, 1872, p. 212 et Annuaire du C. A. F., 1876, p. 170-13. Il était réservé à A. F. Mummery de trouver une nouvelle route à l’Aiguille Verte, celle du Glacier de la Charpoua, suivie le 30 juillet 1881 et décrite dans ce chapitre ; elle fit l’objet d’une note dans l’Alpine Journal, X, p. 357 et de citations dans l’ouvrage de MM. Cunningham et Abney, Pioneers (in-4 de p. X-287, London 1887), p. 104, 118 et 119.
    Consulter la carte esquisse de la page 199, — M. P.