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XXXVIII
A. F. MUMMERY

nous descendîmes, et pour la dernière fois nous jetâmes un regard à la grande montagne et aux blanches neiges où, dans quelque repli inconnu, nos amis étaient ensevelis.

« Mais, bien que Mummery ne soit plus désormais, avec nous, que pour ceux qui l’ont connu ce soit une irréparable perte, qu’il ne puisse plus jamais nous conduire et nous réjouir sur les « dalles nues, décharnées, sur les saillies droites et à pic des arêtes, sur la glace bombée des couloirs», pourtant sa mémoire demeurera, il ne sera pas oublié. La montagne impitoyable l’a réclamé et il est resté là-bas parmi les glaciers chargés de neige des monts immenses. « La courbe des corniches moulées par le vent, les délicates ondulations de la neige sur les fissures de la glace », le recouvrent, pendant que « les farouches précipices, les grands rocs bruns suspendus par delà l’espace incommensurable », et les pics neigeux qu’il aimait tant veillent sur lui et montent la garde au dessus des lieux où il est enseveli. »


12. Morts utiles.


Morts inutiles ? comme l’a dit récemment un pamphlétaire. — Non pas, morts utiles !

Mummery, malgré sa profonde connaissance des Alpes, malgré ses expériences au Caucase, est tombé victime de son désir de pousser l’art du montagnard