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Page:Mummery - Mes escalades dans les Alpes.djvu/401

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DE L’ALPINISME

tombent. On peut en dire exactement de même d’une traversée ; si le « leader » glisse il doit être soutenu, s’il est soutenu il doit l’être par celui qui vient immédiatement après lui dans la ligne. N’importe le nombre de ceux qui sont derrière lui, ils seront nécessairement enlevés les uns après les autres de leur point d’appui. Il est certain que si le premier est retenu par celui qui se trouve immédiatement derrière lui, deux sont suffisants pour la sécurité ; s’il ne l’est pas, alors trois ou plus sont également voués à la destruction. Ceux qui ont écrit sur ce sujet semblent croire qu’une caravane de trois et plus n’a pas de fin à la corde — que chaque membre de la caravane se trouve toujours entre deux autres — auquel cas sans doute un appui assez efficace pourrait être donné. Il n’y a pas besoin de faire remarquer que pareille chose est impossible. Dans toute caravane, il y a deux personnes dont la chute dans une traversée de forte pente serait extrêmement dangereuse, sinon fatale. L’intercalation d’un troisième grimpeur, entre les deux autres, ne réduit ou ne diminue en aucun cas le danger, bien que dans certaines circonstances que l’on pourra facilement concevoir elle puisse gravement y ajouter.

La vérité est évidemment dans ce fait que, si d’une caravane de trois vous enlevez le moins bon grimpeur, les deux restants seront, sur des pentes abruptes, beaucoup plus en sûreté que la caravane entière. Si d’un autre côté, de la caravane de trois vous enlevez l’un ou l’autre des plus expérimentés, les deux restants seront alors beaucoup moins en sécurité. Il faut bien se souvenir que je ne parle pas d’une caravane comprenant un montagnard et un imbécile, mais bien deux hommes également compétents et expérimentés dans tout ce qui concerne l’art du grimpeur.