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VII
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

le récit de ses camarades pour voir combien il fut un excellent guide en cette occasion. Dans le même ordre d’idées, il nous montre au chapitre V Burgener se gaussant de lui : « Une face barbue coupée d’un gros rire me regarde par-dessus le sommet du couloir et me demande gaîment : — Pourquoi ne montez-vous pas ? » Cela fait image, avait coutume de dire un de nos vieux professeurs quand il voulait faire un suprême éloge.

Mais, si Mummery est un observateur profond et un fin humoriste, c’est aussi un technicien de premier ordre et, quand il n’aurait écrit que son dernier chapitre, il mériterait bien d’être porté au pavois. Ses « Plaisirs et Pénalités de la Montagne » sortent entièrement du convenu et font souvent table rase des idées acceptées jusqu’à lui. « Et pourtant son enseignement arrive aux mêmes conclusions», nous dit C. T. Dent, « il prêche aussi l’attention incessante, l’importance d’apprendre avec de bons guides, le danger de l’inattention lorsque les principales difficultés sont passées. Ses notes sont aussi orthodoxes que pourrait le désirer le plus exigeant des pédagogues alpins. Si les avertissements semblent un peu différents des enseignements contenus dans le reste du volume, le désaccord doit en être attribué au fait que l’auteur s’est donné la tâche de généraliser et de défendre des propositions, vraies seulement dans le cas d’individualités exceptionnelles, les élus. » On peut ne pas être entiè-